
« Comprendre l’impact des véhicules autonomes sur le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui est indispensable pour s’assurer du bien-fondé de l’expérience que nous offrirons demain à nos clients » a déclaré John Shutko, spécialiste des comportements humains chez Ford. Qui ajoute : « Nous devons résoudre les différents problèmes liés à l’absence d’humain au volant. Pour cela, il s’agit de trouver un procédé capable de remplacer le hochement de tête ou le signal de la main afin de garantir la sécurité et l’efficacité des véhicules autonomes. »
Les chercheurs ont d’abord imaginé un panneau d’affichage sur lequel défilerait un texte, mais cela impliquerait que tout piéton puisse comprendre le message affiché. Le fait que les enfants ne sachent pas lire ou la présence de différentes langues au sein d’un même pays ont notamment conduit à écarter cette première idée.
Nouveau protocole de communication
L’utilisation de symboles ensuite envisagée n’a pas été retenue non plus car ceux-ci sont trop souvent mal interprétés par les usagers. Finalement, c’est un système de signaux lumineux qui s’avère le plus efficace et compréhensible par le plus grand nombre. Basé sur le même principe que les clignotants et les feux de stop, ce nouveau protocole de communication visuelle indique aux autres véhicules (mais aussi aux piétons et aux cyclistes) qu’ils sont face à un véhicule autonome et que celui-ci s’apprête à laisser le passage ou bien à avancer.
Ford a donc installé une barre lumineuse sur le haut du pare-brise avant d’un Tourneo Connect, utilisé pour l’expérience. Six caméras haute définition ont été installées pour scanner et enregistrer tout ce qui se passe à 360° autour du véhicule.
Plus de 150 heures de données
Le Ford Tourneo Connect de test a sillonné les routes du nord de la Virginie, où la circulation est intense et les piétons nombreux, au mois d’août dernier. Les chercheurs ont pu récolter de nombreuses images (plus de 150 heures de données sur près de 3 000 kilomètres parcourus), sur lesquelles figurent les réactions des personnes (piétons, cyclistes et automobilistes) ayant croisé le véhicule. Le signal lumineux a été activé plus de 1 650 fois. De quoi permettre aux chercheurs d’étudier les différents comportements et réactions envers un véhicule sans chauffeur apparent.
« Cette expérience va servir à la fois aux conducteurs et aux constructeurs automobiles, mais également à tous les piétons, les cyclistes et tous les usagers qui seront amenés à côtoyer les véhicules autonomes dans le futur » a expliqué Andy Schaudt, directeur de projet du pôle Systèmes de véhicules autonomes à l’institut de recherche sur les transports Virginia Tech.