
Les cinq principaux candidats -Benoît Hamon, Emmanuel Macron, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen- ont répondu au questionnaire du Conseil National des Professions de l’Automobile à propos de l’avenir de la filière automobile, et plus largement de la mobilité des Français.
L’organisation se réjouit de l’obtention des réponses de chacun des candidats : « Plus de 400 questionnaires ont été envoyés aux candidats par les acteurs de la société civile, tous domaines confondus. Je pense que près de trois quart n’ont pas eu de retour », explique Xavier Horent, délégué général du CNPA.
Il y a donc un intérêt des candidats pour le secteur automobile, néanmoins le CNPA regrette des réponses un peu trop générales : « Les candidats n’ont pas pris l’exacte mesure de notre filière et l’on ressent une absence d’une véritable vision stratégique », déplore Francis Bartholomé, président du syndicat.
Travail illégal et pièces détachées
Le CNPA a soulevé la question de la lutte contre le travail illégal, notamment en ce qui concerne les chantiers illégaux de démontage automobile et la vente incontrôlée des pièces détachées par des particuliers sur Internet. Si Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen proposent d’augmenter les moyens de la justice et de l’inspection du travail, François Fillon, souhaite imposer des filtres informatiques et responsabiliser les sites en interdisant la diffusion de certaines annonces de ventes de pièces entre particuliers. Benoît Hamon veut créer un label des activités liées à l’automobile.
La mobilité pour tous ?
Le CNPA déplore la pénurie d’idées réellement innovantes, pour garantir à tous, l’accès à la mobilité. Francis Bartholomé a ainsi rappelé qu’un quart des chômeurs refuse un emploi, faute de mobilité. Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Benoît Hamon ont repris le système de bonus/malus. Marine Le Pen mise également sur la filière hydrogène, « qui devrait exploser dans les 5 années à venir », selon le président du CNPA. François Fillon appelle à un plan de déploiement des bornes de recharge, tandis que Benoît Hamon est le seul à évoquer le contrôle technique dont les bases de données pourraient alimenter une réelle politique de gestion des parcs.
Véhicule connecté : la France absente
La France ne disposerait pas de position politique au sujet des véhicules connectés. « A Bruxelles, la France est absente des discussions éludant l’importance du Data, contrairement à l’Allemagne », remarque Francis Bartholomé. A la question des garanties pour le véhicule connecté, tous les candidats se sont exprimés pour la protection des données personnelles. Emmanuel Macron est le seul à soulever l’importance d’un cadre concurrentiel sain et la nécessité d’un accès aux données neutre tandis que François Fillon et Jean-Luc Mélenchon s’inquiètent de la captation des données par les GAFA. Selon le CNPA, tous les candidats n’ont pas saisi l’enjeu des données et les risques pour les entreprises de l’aval.