
Après la FNAA, c’est au tour du CNPA de réagir face aux hausses des primes d’assurance en partie dues, selon les compagnies, à celles des coûts des réparations.
L’organisation de Suresnes explique que depuis dix ans le coût moyen des sinistres n’a pratiquement pas augmenté, pour s’établir autour de 1 270 euros malgré la sophistication croissante des véhicules.
Des statistiques biaisées
« C’est la conséquence directe de la pression économique insoutenable exercée par les assureurs sur l’ensemble des réparateurs. Cette pression des assureurs s’exerce en effet sur les réparateurs agréés, dans le cadre des conventions d’agrément, mais également sur les réparateurs non agréés qui, s’ils veulent juste se maintenir sur le marché, doivent eux aussi travailler dans des conditions tarifaires sans commune mesure avec les investissements obligatoires pour garantir aux automobilistes une réparation de qualité et de sécurité », déplore le CNPA.
L’organisation syndicale regrette que les assureurs se basent sur les données de SRA pour évoquer la hausse du coût des réparations. Des statistiques selon elle biaisées qui reposent sur les tarifs publics et non pas sur ceux pratiqués en réalité sur le terrain, où les remises sont légion.
« Le CNPA avait obtenu un avertissement méthodologique de la part de SRA, mais les données officiellement communiquées par les assureurs ne font toujours pas l’objet d’une remise à plat des prix réels remboursés aux réparateurs », regrette le syndicat.
Cherchez l’erreur !
Visiblement blessée que les réparateurs soient, avec toupet, sans cesse incriminés comme étant les responsables de ces hausses des primes, la branche carrosserie du CNPA rétorque que la charge « réparation » ne pèse que 30 % des cotisations des assurances auto, qui s’élèvent à 20 milliards d’euros ! Et de pointer l’incohérence de ces augmentations (+ 14 % d’évolution entre 2004 et 2014) alors que la sinistralité a drastiquement chuté sur la même période.
« Ainsi, preuve est faite que la réparation automobile, tant en valeur qu’en volume, ne profite pas de la hausse des primes et que les réparateurs vivent de moins en moins de leur savoir-faire », conclut le CNPA.