
La démonstration de recharge dynamique a eu lieu sur la piste d’essai du projet Fabric, un projet de 9 millions d’euros financé partiellement par l’Union européenne. Longue de 100 mètres et construite par Vedecom sur son site de Satory à Versailles, cette route intègre le système de recharge DEVC Qualcomm Halo tandis que Vedecom et Renault se sont chargés d’installer la bobine de réception sous le plancher de deux Renault Kangoo.
Prototype de futures potentielles « routes électriques », cette portion de route est équipée de générateurs de champ électromagnétique sous sa surface. En passant dessus, les voitures elles-mêmes équipées de « dalles » réceptrices sous leur châssis bénéficient d’une recharge pouvant atteindre 20 kilowatts, même à 100 km/h. À noter que sur cette piste unique deux véhicules peuvent se charger en roulant simultanément dans les sens opposés.
Une autonomie théorique infinie
Outre le coût à l’achat, l’autonomie limitée des véhicules électriques par rapport à leurs homologues fonctionnant aux carburants fossiles est considérée comme le principal obstacle à leur développement. En effet, hormis quelques modèles d’exception, les électriques peinent à dépasser 350 kilomètres d’autonomie réelle.
Ses promoteurs l’assurent : à long terme, une fois résolus des problèmes de coût et le chantier potentiellement colossal de mise à niveau de l’infrastructure, un tel système pourrait conférer aux voitures électriques une autonomie théoriquement infinie. La recharge sans contact par le sol existe déjà en statique, arrivant en série sur des voitures cette année. Elle est déjà utilisée, notamment par Alstom, pour des systèmes de transports publics.
« Trouver des modèles économiques »
Éric Feunteun, directeur des programmes électriques du groupe Renault, leader européen des ventes zéro émission, résume : « Il est vraiment important pour nous qu’il y ait des choses concrètes qui arrivent pour que la vie des gens en électrique soit plus simple. » La recharge dynamique « est une des pistes » pour développer la voiture électrique, même s’il faut encore « trouver les modèles économiques », indique-t-il, tout en pointant les gains à escompter de véhicules électriques (livraison, taxis...), qui n’auraient pas besoin d’être garés pour être chargés et pourraient donc être utilisés jusqu’à 100 % du temps.