L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi repart en mode projets

L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi repart en mode projets

Takao Kato (Mitsubishi), Makoto Uchida (Nissan), Luca de Meo (Renault) et Jean-Dominique Senard (Renault et Alliance)

© Auto Infos

Renault, Nissan et Mitsubishi repartent sur de nouvelles bases dans le cadre d’une Alliance basée sur des projets communs menés dans toutes les régions du monde. Une association plus efficace et basée sur la confiance et l’équilibre, selon les dirigeants des trois constructeurs.

L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi repart sur de nouvelles bases. Les dirigeants des trois constructeurs veulent tirer un trait sur le passé et se concentrer sur le présent et l’avenir, dans un monde en perpétuel mouvement. « Nous entamons une nouvelle étape sur la base du respect des cultures de chaque entreprise » a ainsi souligné Jean-Dominique Senard, président de l’Alliance et de Renault Group, lors d’une présentation de la nouvelle organisation. Une volonté d’aller de l’avant basée sur le mot confiance, qui est revenu à plusieurs reprises dans les discours des dirigeants des trois firmes. « Même si nous avons connu une crise, nous avons tous consenti les efforts nécessaires pour remettre la confiance au centre de l’Alliance », comme l’a expliqué Luca de Meo, CEO de Renault Group. « L’Alliance a de nombreux biens en commun, à l’image de la plateforme CMF-EV 100 % électrique. Près de 60 % des véhicules des trois groupes utilisent une plateforme de l’Alliance. On a tendance à oublier ce passé » a poursuivi Jean-Dominique Senard. Dans le cadre de l’accord qui a redéfini le fonctionnement de l’Alliance, la méthode de collaboration évolue. « Avant, nous voulions seulement trouver des synergies, pour arriver à des équilibres qui n’étaient pas les meilleurs pour tous les partenaires. Aujourd’hui, chaque proposition est utile pour l’entreprise qui décide d’y prendre part » a résumé Luca de Meo. Un fonctionnement en mode projets qui passe notamment par Ampere.

Nissan et Mitsubishi actionnaires et clients d’Ampere

La création d’Ampere constitue l’une des bases de cette nouvelle Alliance. Nissan et Mitsubishi ont officiellement confirmé des investissements respectifs de 600 millions d’euros et 200 millions d’euros dans cette entité consacrée à l’électrique et au logiciel. « Nous avons décidé d’investir 200 millions d’euros dans Ampere pour élargir notre gamme de véhicules électriques, dont un SUV de segment C pour le marché européen » a annoncé Takao Kato, président et CEO de Mitsubishi Motors. Le constructeur va également proposer d’autres modèles en Europe sur une base Renault. « Les véhicules actuels étant bien acceptés par les clients, nous pensons à d’autres modèles Renault. Nous allons aussi introduire un SUV doté de notre technologie hybride rechargeable » a ajouté le président de Mitsubishi. La marque se basera sur une collaboration avec Nissan pour développer sa présence en Amérique du Nord, comme elle l’a déjà fait avec les Key Cars au Japon. Pour Nissan, la participation au sein d’Ampere doit être « un moyen d’atteindre plus facilement notre plan Ambition 2030 » comme l’a précisé Makoto Uchida, président et CEO de Nissan Motor Co. La future Micra sera notamment basée sur une plateforme Ampere. « Nous voulons renforcer notre présence en Europe grâce à ce partenariat » a ajouté le président de Nissan. Ampere détient la propriété intellectuelle des plateformes qui sont choisies par les membres de l’Alliance.

Des projets communs à l’international

Le fonctionnement de l’Alliance en mode projets fonctionne sur la base d’un partage des stratégies et des technologies. Les dirigeants des trois constructeurs se réunissent toujours tous les deux mois pour faire un point sur le pilotage de l’Alliance. Les technologies sont partagées deux fois par an, à l’occasion d’événements internes spécifiques. Les projets communs à deux ou trois constructeurs sont donc nombreux.

L’Alliance en Europe

Les projets menés en commun prennent plusieurs formes. Pour Mitsubishi, les Colt et ASX partagés avec Renault sont déjà sur le marché. Un troisième modèle dérivé d’un véhicule Renault devrait faire son apparition, tandis qu’une SUV électrique de segment C conçu et fabriqué par Ampere arrivera à une date non précisée.

Pour Nissan, la future Micra sera basée sur une plateforme électrique Ampere et deux crossovers électriques basés sur la plateforme CMF-EV compléteront la gamme. Nissan adoptera également les futurs utilitaires légers électriques développés dans le cadre de la future coentreprise en construction entre Renault, Volvo Group et CMA CGM. Pour se positionner sur le secteur du recyclage des batteries et des matériaux, Nissan devrait investir dans The Future is Neutral, future entreprise regroupant toutes les activités d’économie circulaire. Enfin, le constructeur japonais fabriquera 6 familles de moteurs et boîtes de vitesses dans 12 de ses usines pour Horse, coentreprise de Renault et Geely consacrée aux motorisations thermiques et hybrides.

Les projets communs en Amérique latine

Les plateformes partagées en Amérique du Sud concerneront Renault et Nissan. Les pick-up Renault Alaskan et Nissan Frontier seront rejoints par un modèle supplémentaire pour chaque marque sur le segment inférieur (1/2 tonne). Un SUV de segment B et une citadine électrique arriveront dans la gamme Renault. Chez Nissan, le SUV de segment B Kicks sera épaulé par une citadine électrique.

Accélération en Inde

Les modèles conçus en commun sortent déjà de l’usine de Chennai, à l’image des Renault Duster, Kiger et Triber, ainsi que le Nissan Magnite. D’autres voitures devraient arriver, dont un SUV de sept places et une citadine électrique pour Renault. Quatre véhicules équivalents aux modèles Renault devraient compléter l’offre de Nissan en Inde, qui reste un marché au potentiel important pour la marque japonaise et le constructeur français.

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