Mobilité verte : Toyota part en guerre pour la décarbonation

Mobilité verte : Toyota part en guerre pour la décarbonation

Révélé lors du Kenshiki Forum de Toyota à Bruxelles, le Sport Crossover Concept annonce un futur modèle 100 % électrique à batterie prévu en 2025.

© Toyota Motor Corporation

Le constructeur japonais a fait de la décarbonation de sa gamme sa première bataille, comme le démontrent les nouveautés produits électrifiées prévues sur le marché en 2024.

Frank Marotte, président-directeur général de Toyota France, l’énonce sans détour : « Peu importe la technologie, l’ennemi c’est le carbone. » Et pour combattre cet insidieux rival, le groupe automobile – fort d’un excellent résultat 2023 – a pour arme une horde de véhicules « propres » et surtout une approche multi-énergies.

Hybride simple (HEV), hybride rechargeable (PHEV), 100 % électrique (BEV) et même hydrogène (FCEV)... Le mix énergétique s’avère diversifié afin de faire oublier le (scandaleux) thermique, qui représente encore 18 % des ventes en 2023. Alors, pour atteindre 60 % des ventes en BEV et FCEV à l’horizon 2030, « le plan produit zéro émission va s’accélérer dans les mois qui viennent », promet Frank Marotte.

Lutter contre le CO2 sur tous les fronts de la mobilité

Pour soutenir l’hybride, simple et rechargeable, Toyota compte sur son best-seller récemment restylé, le Yaris Cross – un SUV compact « Made in France », n°1 des ventes en Europe et dont il sort un exemplaire toutes des 58 secondes de son usine de production de Valenciennes. Les motorisations HEV et PHEV bénéficient aussi du soutien du nouveau C-HR qui, pour sa deuxième génération, « adopte un style toujours très avant-gardiste ». De quoi séduire puisque son objectif de 20 000 ventes annuelles devrait être atteint sans difficulté, « 20 % de l’année étant déjà faite en commandes », confie Frank Marotte.

Toyota C-HR profil

« Stratégie de complément de l’hybride », le 100 % électrique vient fortifier les bases survoltées du groupe dans bon nombre de segments, des utilitaires (avec les déclinaisons Proace City et Max et dont le développement en partenariat avec Stellantis « garantit une pérennité industrielle ») aux vélos-cargos en passant par un nouveau bZ4X branché au quatrième trimestre 2025. En plus d’un SUV urbain début 2025, d’un crossover sportif et d’un SUV compact pour la seconde moitié de 2025, modèles dont les motorisations sont encore toutefois inconnues mais sûrement électrifiées.

Du côté de Lexus, la marque premium « qui se doit de cultiver son originalité » prévoit un catalogue à prédominance SUV et hybridé. En témoignent le nouvel UX 300h attendu pour avril 2024 et comptabilisant 99 % de ses immatriculations en hybride, ou encore le nouveau LBX.

lexus LBX

Ambitionnant de concentrer un tiers des ventes de Lexus et devant arriver en mars 2024, celui-ci embarque la cinquième génération de technologie hybride du groupe nippon et enregistre déjà des taux de pré-commandes prometteurs (environ 500 à ce jour). Affiché au prix d’entrée de 34 300 euros, ce représentant du segment B-SUV cible principalement les conducteurs particuliers, de sexe féminin et jeune « pour opérer un changement de structuration de clientèle », admet Frank Marotte.

Autant de modèles qui constituent un véritable ost participant à l’offensive de Toyota et Lexus en matière de décarbonation des mobilités. Il faut dire que l’enjeu est de taille ! Si le groupe Toyota se place en effet premier sur le podium de l’image de marque associée à l’électrification pour les motorisations PHEV (avec 30 % devant Peugeot à 11 %), HEV (avec 54 % devant Renault à 8 %) et FCEV (à 14 % devant BMW à 11 %), son aura sur le BEV retombe à la troisième place derrière Tesla (51 %) et Renault (22 %).

Toyota bZ4X charging

Dès lors, « même si nous continuerons à mettre sur le marché quelques véhicules sport qui plaisent à certains clients et tant que les malus le permettront, ces voitures étant des vecteurs technologiques », la tactique du constructeur met l’accent sur l’électrifié abordable. Pour cause : « Beaucoup de clients sont prêts à transitionner, mais à iso-budget avec le thermique », analyse Frank Marotte.

Les JO de Paris 2024 : le vaisseau amiral

Pour se lancer dans son raid vers la mobilité verte pour tous, le groupe automobile japonais s’appuiera également sur un événement sportif international : les Jeux Olympiques de Paris 2024. Sponsor de ce rendez-vous incontournable et dont les retombées médiatiques sont légion, Toyota prévoit en effet de déployer une flotte de 2 650 véhicules électrifiés visant à réduire de 50 % les émissions de CO2 par rapport aux éditions des JO précédents.

Un escadron qui sera complété de 700 solutions de mobilité dont des APM électriques produit au Portugal et 150 Proace Verso aménagés pour le transport de personnes à mobilité réduite (TPMR). « Leur développement spécifique s’est d’ailleurs fait avec l’intention que leur usage perdure après les jeux », précise Frank Marotte. Un héritage qui se retrouve également dans les 500 Toyota Mirai floquées à l’effigie des JOP 2024 (le « look of the games ») qui constituent, depuis la conclusion d’un partenariat avec HysetCo, la plus grande flotte de taxis hydrogène au monde. Bref, Toyota attaque 2024 avec la détermination d’un soldat spartiate, engagé et décidé à pourfendre les idées reçues sur les technologies électrifiées... au moins en Europe.

toyota jop 2024

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