Une citadine électrique et rentable à moins de 25 000 € d’ici deux ans ?

Une citadine électrique et rentable à moins de 25 000 € d’ici deux ans ?

T&E incite les constructeurs à favoriser la production européenne de citadines 100 % électrique.

© Renault

En raison de la baisse des coûts de production et du prix des batteries, il pourrait bientôt être possible pour les constructeurs européens de fabriquer une citadine électrique abordable et rentable d’ici 2025. Ce qui favoriserait l’accès à cette motorisation. 

Plusieurs constructeurs européens ont promis de commercialiser des voitures électriques sous la barre des 25 000 euros. C’est notamment le cas de Renault, avec sa future R5 prévue pour l’automne 2024 et qui devrait être commercialisée à prix accessible. Même chose dans le groupe Stellantis avec les Citroën ë-C3 et Fiat Panda dont les entrées de gamme sont espérées aux alentours des 23 000 euros avant bonus. Aujourd’hui, la Dacia Spring est l’une des voitures électriques les moins chères du marché. Affichée à moins de 20 000 euros, elle pourrait bien ne plus faire figure d’exception. Car il ne faut pas oublier que le prix moyen d’une voiture électrique particulière neuve est de 41 473 euros (au premier semestre 2023, sans option ni négociation, selon les données publiées par AAA Data).

Vendre des citadines pour favoriser l’accès à l’électrique

L’une des forces de la Renault R5 est qu’elle devrait être 100 % Made In France. À terme, et d’autant plus depuis que plane le risque d’une augmentation des taxes douanières européenne sur les voitures électriques fabriquées en Chine, l’objectif de certains constructeurs pourrait être de produire en Europe. Ce qui permettrait entre autres de réduire les coûts d’importation sur ce marché. D’après une étude publiée mi-septembre par l’organisation Transport & Environment (T&E), il devrait être possible de produire en Europe des citadines à prix abordable d’ici 2025. Si le secteur semble être jusqu’ici délaissé par les constructeurs européens au profit des SUV – dont les bénéfices sont bien plus importants –, les R5, ë-C3 et autres Panda et ID2 semblent représenter le retour en force du segment B.

Une voiture électrique de petit gabarit pourrait d’ailleurs permettre de démocratiser l’accès à cette motorisation, encore réservé à une catégorie aisée de la population. Selon un sondage YouGov réalisé en août dernier pour T&E, 22 % des acheteurs français de voitures neuves ont l’intention de passer à l’électrique. Cette part atteint les 35 % lorsqu’on leur propose une petite voiture électrique à 25 000 €. « Le prix est l’un des principaux obstacles au passage à l’électrique. La mise sur le marché de véhicules à 25 000 euros (hors bonus) ou en deçà peut changer la donne », insiste Marie Chéron, responsable des politiques véhicules à T&E France.

Tendance des conditions pour une citadine électrique à moins de 25 000 euros

Et freiner la concurrence chinoise

D’après l’étude réalisée par l’organisation, les constructeurs européens peuvent réaliser un bénéfice raisonnable de 4 % sur une citadine produite en Europe d’ici deux ans. Il faudrait pour cela que la baisse des coûts de production se poursuive mais aussi celle des batteries. Une LFP de 40 kWh offrant une autonomie maximale de 300 kilomètres est ainsi envisagée pour mouvoir ces petites voitures. « Il est essentiel que ces modèles deviennent une priorité pour les constructeurs européens. C’est aussi pour eux une façon de se positionner et d’être compétitif face à la concurrence chinoise en particulier, qui propose déjà des petites voitures électriques bon marché dans l’UE », ajoute Marie Chéron. C’est par exemple le cas de la compacte MG4, proposée à partir de 20 490 euros, bonus écologique et prime à la conversion déduits.

« L’Union européenne et les États membres dont la France peuvent changer la donne en proposant des normes d’efficacité pour les véhicules et en orientant la politique industrielle », assure la responsable des politiques véhicules à Transport & Environment France, qui critique notamment les importants profits des constructeurs se concentrant sur la vente de SUV. Ce segment représente plus de la moitié des ventes de voitures électriques en 2022 à l’échelle européenne mais est bien plus énergivore, plus cher et à l’impact environnementale plus élevé que les citadines. Favoriser l’accès à de petits modèles permettrait de vendre 186 000 voitures électriques supplémentaires en France chaque année. T&E appelle les organisations politiques à se pencher sur le sujet.

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