heycar vise désormais à avoir 100 000 annonces publiées sur sa marketplace, toutes provenant de professionnels.
© Agnès Colombo
Présente depuis seulement deux ans sur le territoire français, la marketplace heycar est parvenue à trouver la recette pour se faire une place dans cet univers particulièrement concurrentiel. Le coût d’acquisition des leads sur la plateforme a visiblement beaucoup joué dans ce sens.
Nouvelle plateforme digitale, estimation avec reprise en ligne ou encore réservation du véhicule sans se déplacer… Telles sont les premières nouveautés présentées par heycar en 2024. La marketplace est arrivée en France il y a seulement deux ans et elle semble déjà être parvenue à se faire une place. Avec désormais 83 000 annonces, toutes provenant exclusivement de concessionnaires professionnels, ce sont plus de 160 groupes de distribution qui travaillent désormais avec heycar. L’année 2023 a représenté une augmentation de 52 % du nombre de leads générés par rapport à 2022. Alors que les tarifs des véhicules d’occasion ont considérablement augmenté depuis 2020, les professionnels accusent désormais un surplus des stocks. « D’où l’importance de renouveler son parc le plus souvent possible », rappelle Thibaud Carissimo, directeur général adjoint du groupe Bodemer, à l’occasion d’une première table ronde organisée par heycar à La Défense (Hauts-de-Seine).
Aux côtés d’autres concessionnaires de véhicules d’occasion, Thibaud Carissimo a ainsi expliqué qu’il devient primordial de mettre les voitures entrantes sur les plateformes dans les plus brefs délais. Si un budget marketing est alloué pour cela, il convient de calculer le meilleur coût à la vente. Car pour les professionnels, publier une annonce sur une marketplace telles que La Centrale, Le Bon Coin ou encore Ouest-France représente un investissement qui se doit d’être rentabilisé. « Le but n’est pas d’être présent partout, mais là où le plus de ventes sont réalisées », complète le représentant du groupe Bodemer, avec l’approbation de ses confrères. « On pondère nos dépenses en fonction des revenus », confirme Simon Goudeaux, directeur VO du groupe Peyrot Automobiles.
Un pari risqué mais gagnant pour heycar
Dans cet univers commercial où la majorité des plateformes spécialisées dans les petites annonces vendent des lots pour permettre aux professionnels d’obtenir une visibilité sur leur site, heycar fonctionne d’une manière totalement différente. Il n’est ici pas question d’être rémunéré au nombre d’annonces publiées mais seulement grâce à celles ayant permis de concrétiser un lead. Le coût d’acquisition est donc calculable très facilement. Ce qui n’est pas le cas avec les autres plateformes. « De manière annuelle ou mensuelle, on divise le coût total des acquisitions par le nombre de leads obtenus ; le résultat nous donne le coût par véhicule », détaille Benoit Gicquel, le directeur marketing de DBF Automobiles, qui souligne que « heycar bouscule les acteurs en place en proposant une rémunération par lead. »
Mathias Hioco, le CEO de heycar France, confirme que « les concessionnaires sont pieds et mains liés par les acteurs historiques qui augmentent leurs tarifs sans concertation. » Une formule volontairement exagérée qui n’empêche pas sa marketplace de proposer un modèle « à la performance », où les vendeurs professionnels ne perdent pas d’argent sur heycar si la voiture n’est pas vendue. Il convient néanmoins de préciser que cela comporte un clair désavantage par rapport aux plateformes déjà implantées. Celles-ci sont gagnantes peu importe que le véhicule soit vendu grâce à leur site ou non. Pour heycar, la rémunération dépend uniquement des leads. Un pari qui a néanmoins porté ses fruits. Les concessionnaires apprécient le modèle et sont évidemment encouragés à le promouvoir. Le cap des 100 000 annonces devrait être passé cette année sur heycar.
