Le constructeur premium suédois arrête d’investir dans son ex-label sportif Polestar, devenu une marque à part entière du groupe Geely, dédiée aux véhicules 100 % électriques.
Volvo, c’est Volvo. Polestar, c’est Polestar. En ce début d’année 2024, le constructeur automobile premium suédois annonce vouloir couper les ponts avec son ex-label sportif.
« Volvo Cars se concentre sur son développement et centralise ses ressources sur son propre projet ambitieux », indique laconiquement un communiqué. Le document précise également que « Volvo Cars ne fournira plus de financement supplémentaire à Polestar ».
>> À LIRE AUSSI : Volvo et Polestar : « Nous c’est nous et eux c’est eux » dixit Yves Pasquier-Desvignes
Pour mémoire, l'entreprise détient 48 % de son ex-label sportif Polestar devenu depuis 2018 une marque à part entière du groupe automobile chinois Geely. À l'avenir, c'est la maison-mère des deux constructeurs (propriétaire également de Zeekr, Lynk&Co et Lotus notamment) qui devrait assurer directement le développement et la gestion de la marque Polestar.
Pour cela, Geely rachèterait les actions Polestar détenues par Volvo sans pour autant réduire sa participation (79 %) dans le constructeur suédois.
Le démarrage timide de Polestar sur le marché mondial de l'électrique agace Volvo
Positionné comme un concurrent du constructeur américain Tesla, Polestar propose une gamme de véhicules 100 % électriques présentée comme premium.
Cette dernière comprend les Polestar 2 (une berline de 4,60 mètres offrant autonomie comprise entre 546 et 655 km), Polestar 3 (un SUV de 4,90 mètres offrant autonomie comprise entre 560 et 610 km),et depuis peu la Polestar 4 (une berline coupé de 4,84 mètres, autonomie comprise entre 580 et 610 km) bientôt produite en Corée, au sein de l’usine Renault de Busan.
Ce divorce entre Volvo Cars et Polestar est à rapporter au démarrage timide de la marque sur de nombreux marchés, dont la Chine. L’an passé, Polestar a livré 54 000 véhicules. Un volume inférieur à ses prévisions initiales. La marque tablait sur la mise à la route de 60 000 unités.
Des licenciements à prévoir
En outre, le cours de Polestar ne cesse de chuter de semaines en semaines, notamment depuis que s’intensifie la guerre des prix initiée par Tesla et dans laquelle se sont engouffré de nombreux constructeurs de véhicules 100 % électriques. Selon plusieurs analystes, la marque aurait besoin d'un milliard de dollars pour se maintenir à flot en 2025... alors même qu'elle tablait sur cette année pour être enfin rentable.
Revers de la médaille, le désengagement de Volvo Cars dans Polestar conjugué aux économies à réaliser par la marque pour ne pas sombrer devraient se traduire par de nombreuses suppressions de postes. En effet, Polestar a d'ores et déjà annoncé que 15 % de ses effectifs sera remercié prochainement. Soit environ 450 emplois dans le monde.