
Dans une lettre ouverte adressée à différents ministères, la FNA expose la situation des artisans de l’automobile et demande des clarifications afin que tous les professionnels – qui bien qu’autorisés à ouvrir ont été contraints, pour certains, à fermer leur entreprise (tout en gardant un service minimum d’urgence) – puissent bénéficient sans obstacle des dispositifs du chômage partiel.
Et d’expliquer : « Dès le lendemain du discours du président de la République, la clientèle de nos entreprises s’est volatilisée. Et pour cause : la très grande majorité de nos concitoyens a subitement basculé dans l’angoisse, alors que les messages alarmistes des scientifiques succèdent aux discours dédramatisants qui prévalaient à peine quelques jours auparavant. Dans le même temps, les sources d’approvisionnement en matières premières nécessaires à la réparation des véhicules, à savoir les pièces de rechange, se tarissent. Nos entreprises se retrouvent ipso facto dans l’impossibilité de fonctionner. À l’évidence, nos professionnels ne sont sollicités que pour des cas d’urgence. »
Pour Gérard Polo, président de la FNA, le mot d’ordre est clair : « Éviter la déroute de ces milliers de TPE qui ne peuvent faire face à leurs charges fixes en ouvrant leurs établissements pour une activité quasi nulle et préserver la sécurité du personnel dans un contexte notoire de manque de main-d’œuvre qualifiée et de difficultés de recrutement. »
À cette fin, la FNA demande au Gouvernement d’apporter les modifications nécessaires pour que tous les professionnels puissent bénéficier des dispositifs du chômage partiel conformément aux dispositions prévues par le Code du travail.
68 % des garages fermés
Selon une enquête du syndicat, 68 % des entreprises ont indiqué avoir été contraintes de fermer par manque d’activité ou de non-disponibilité des pièces de rechange, quand 32 % font en outre état de la nécessaire préservation de la santé de leurs salariés dans de telles circonstances.
En effet, la FNA s’inquiète des conditions dans lesquelles travaillent les entreprises restées ouvertes qui, pour la plupart, n’ont pas d’accès aux équipements de protection (gel, masques). Peu de préfectures ont transmis des consignes pour les accompagner selon l’organisation patronale.
« L’enjeu majeur, vous l’aurez compris, réside en réalité dans notre capacité collective à organiser les conditions d’un service d’urgence, tous secteurs d’activité essentiels confondus, pour le bien de la nation, en préservant nos entreprises, nos emplois et la sécurité des salariés », peut-on lire en conclusion de la lettre.