
La réparation d’une aile arrière, d’un bas de caisse ou d’un montant de porte par exemple demande aux carrossiers d’acheter chez le constructeur une portion entière d’une pièce de carrosserie (éléments soudés), alors que bien souvent seule une partie de celle-ci est utilisée. L’autre partie, découpée soigneusement selon les préconisations du constructeur (section de coupe), est écartée et stockée en vue d’une peu probable réutilisation, ce qui encombre l’atelier. Elle est parfois purement et simplement jetée, une aberration écologique. « Ces rebuts représentent parfois un gros lot de 150 pièces dans un atelier » explique Alain Brelé, carrossier et fondateur de Destock Garages.
Le site propose aux carrosseries de leur reprendre ces parties de pièces neuves partiellement découpées non utilisées pour les revendre ensuite à l’échelle nationale, voire internationale, à d’autres professionnels qui en ont l’utilité. Ces éléments de tôlerie, en parfait état, sont proposés 20 à 50 % moins chers que les pièces neuves selon les dimensions restantes. Les tarifs sont fixés d’après la base du prix catalogue constructeur et l’outil de chiffrage Atelio. Ce dernier permet en outre de bien vérifier la référence de la pièce et son affectation. « Ce qui fait aussi notre force, c’est que nous trouvons des pièces rares destinées aux youngtimers, mais aussi celles en rupture de stock chez les constructeurs », souligne Alain Brelé.
Un stock appelé à grossir
Destock Garages propose à ce stade 1 500 références de pièces sous une vingtaine de marques au sein d’un stock basé en Vendée. Toutes des pièces d’origine, photographiées et tracées. « Nous avons la facture d’achat de chaque pièce que nous reprenons et revendons. Dans 90 % des cas, la pièce comporte encore son étiquette d’origine, assure le créateur du site. Et de plus en plus de carrossiers nous appellent pour nous proposer leur stock ! » Le stock est appelé à grossir compte tenu de la montée en puissance de l’économie circulaire et de l’évolution des mentalités dans la réparation-collision vers plus d’écologie. Destock Garages, c’est également la possibilité pour les carrossiers d’augmenter leurs marges. Les experts et les assureurs pourraient aussi à l’avenir trouver au site un intérêt pour remettre en état et à moindre coût un véhicule jugé économiquement irréparable.
Les pièces rachetées « au prix de déchets » sont collectées de manière régionale par les deux associés de Destock Garages. Les reprises s’opèrent en cash ou de manière plus courante sous le format du dépôt-vente, « ce qui nous permet de conserver un peu de trésorerie », explique Alain Brelé. Le dépôt-vente donne aussi aux professionnels vendeurs la possibilité de récupérer une pièce si besoin. Dans les deux cas, les éléments de carrosserie se trouvent dans un stock central pour garantir les délais de livraison. Toutes les commandes partent le jour même à 17 h 00 avec une livraison sous trois jours en France. Les expéditions des pièces protégées sont facturées au plus cher 38 euros hors taxes avec une garantie de trois ans. Le paiement s’effectue ligne. Si la pièce ne convient pas, le site s’engage à la reprendre sous certaines conditions. En trois ans d’existence, le site a multiplié par six son chiffre d’affaires. À ce jour, la start-up compte plus de 600 clients. Elle vient de signer un partenariat avec le fabricant de consommables Finixa pour étendre son offre.