
« Je suis surpris et choqué par le déchaînement que provoque notre départ de Précisium… Nous avons l’impression de vivre un tsunami. »
Après l’annonce du départ d’IDLP du groupement Précisium, qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, Fabrice Godefroy, directeur général du distributeur francilien, a tenu à prendre la parole. Le dirigeant ne comprend toujours pas l’ampleur de la polémique suscitée par cette annonce, évoquant de multiples pressions subies depuis par son groupe : « Nous n’avions pas imaginé que ce serait aussi problématique. Lorsque l’on fait partie d’un groupement, on n’est pas emprisonné dans un système et on a le droit de donner à son entreprise une nouvelle orientation. Cette situation m’affecte et c’est un grand gâchis. C’est très dommageable… »
Une « rupture évitable… »
Revenant sur les raisons de la scission entre IDLP et Précisium, Fabrice Godebroy confie que les deux directions s’étaient éloignées au fil des mois qui ont suivi l’intégration au sein du groupe Alliance. Si le directeur général confirme les « contentieux humains » évoqués par Alain Landec, ex-président de Précisium, il dément toute orchestration du départ d’IDLP, révélant que le divorce aurait même pu être évité…
« Depuis plusieurs mois, il y avait une mésentente entre la direction Groupauto / Précisium et Patrice. Une distorsion s’était créée. Malgré ça, rien n’a été fait pour régler cette situation et pourtant, c’était rattrapable. Même pendant le salon Automechanika : tout le monde était persuadé que nous allions annoncer notre départ mais nous n’avions pas encore pris notre décision. Nous nous sommes alors dit que finalement notre départ ne les gênerait pas. La direction du groupement a souvent déclaré qu’IDLP n’était pas un distributeur comme les autres : pourquoi ne pas avoir essayé de régler à ce moment la situation ? », s’interroge-t-il.
La raison de cette « distorsion » ? Fabrice Godefroy préfère laisse à son père le soin de répondre : « C’est à Patrice d’en parler puisque c’est lui-même qui a vécu cette situation. Il était le représentant des adhérents Précisium et consacrait bénévolement un temps énorme à ses fonctions de président du conseil de surveillance. Il était très impliqué. Or depuis la vente de Précisium à l’Alliance, il avait l’air moins concerné. Une distance s’est installée à ce moment. Ce n’est pas que le fait de la direction d’IDLP ou d’Alliance : tout le monde est responsable de cette situation ».
Le rachat de la POPS et le départ d’IDLP : une mauvaise coïncidence
Autre sujet évoqué : l’acquisition de la société POPS, qui a précédé de quelques jours l’annonce de la rupture entre le spécialiste de l’injection et son groupement. Regrettant une malheureuse concomitance des deux événements, Fabrice Godefroy tient à préciser que le rachat de la POPS avait déjà été amorcé plusieurs mois auparavant.
« On n’allait pas laisser partir la POPS : c’est un distributeur présent sur notre terrain, qui est le principal concurrent de Choisy Pièces Auto, seule société à faire de la peinture chez IDLP. Le groupe Alliance est déjà très présent dans la région et a un développement par croissance externe très important : nous n’allions pas laisser le groupement racheter nos principaux concurrents locaux. La proximité entre l’annonce du rachat et celui de notre part choque un peu, je peux le comprendre, mais la signature de l’acquisition a tardé. La vente aurait dû se faire bien avant », explique-t-il.
Souhaitant désormais se pencher sur l’avenir du groupe francilien, Fabrice Godefroy tient à rappeler les défis auxquels IDLP doit désormais faire face. « Le marché a complètement changé : il y a quelques années, la concurrence se limitait à des distributeurs locaux et aux constructeurs. Aujourd’hui nous avons en face de nous des acteurs issus de distributeurs étrangers. En région parisienne, nous avons affaires à des sociétés étrangères frontalières qui s’implantent avec des tarifications différentes. Nous avons besoin d’armes pour nous battre efficacement sur le terrain et, dans notre métier, nous ne pouvions plus cumuler des intermédiaires », conclut-il.