
L’information a été donnée par nos confrères de leprogres.fr : l’entreprise Laurent Père & Fils a été mise en redressement judiciaire mardi après-midi. Pour rappel, cette société du groupe Laurent a en charge la distribution de pièces détachées du réseau Laurent Automobile, dont le modèle a été repensé il y a deux ans.
Vaines tentatives
Depuis l’été 2017, Laurent Automobile cherche à vendre quarante-six de ses cinquante-huit magasins pour passer d’un modèle succursaliste à un modèle de vente par le biais de magasins indépendants exclusifs, parfois rachetés par d’anciens salariés.
En panne de trésorerie, le groupe s’est de plus délesté d’agences de vente de pièces pour PL. Le distributeur a de même tenté en vain d’entrer sur le marché de la vente aux particuliers à travers un modèle digital et la mise en place du site votreauto.com.
La restructuration n’a visiblement pas porté ses fruits. Vincent Laurent, à la tête du groupe, n’a pas eu d’autre choix que de demander le placement en redressement judiciaire « pour protéger l’entreprise et ses 448 salariés ». La procédure est assortie d’une période d’observation de six mois.
Une première casse d’importance
Dans la tourmente depuis plusieurs années, le groupe Laurent, acteur historique de poids sur le marché de la distribution de pièces, deuxième grossiste français du secteur, a dû dernièrement céder en large partie à Renault et Mobivia le capital de ses plates-formes de stockage Exadis. Le groupe possède de même une organisation logistique pour les pièces poids lourds, Cap VI, en cours de cession.
La disparition d’un groupe tel que Laurent Père & Fils du paysage de la distribution de pièces serait inédit en France. Elle serait la première casse d’importance sur un marché en suroffre où s’opère désormais une guerre des prix. L’ensemble du groupe Laurent, qui n’a plus les moyens de se battre, est désormais en vente. Nul doute que le dossier est regardé de près par de multiples repreneurs potentiels sur ce marché de la pièce, où une forte concentration européenne s’opère. Reste à connaître les conditions de reprise, alors que le groupe a désormais un genou à terre.