
En réponse aux réactions qu’a suscité sa décision en septembre de se retirer du groupement Précisum, Patrice Godefroy, p-dg d’IDLP, troisième groupe de distribution en France, a réagi dans nos colonnes.
Dans le cadre d’une interview exclusive, le dirigeant livre sa version des faits qui l’ont conduit à retrouver son indépendance après une quinzaine d’années au sein du groupement, passées notamment à défendre les intérêts des adhérents en tant que président du conseil de surveillance. Il y évoque aussi l’avenir du groupe IDLP.
Pour le p-dg, plutôt prudent à l’encontre des fonds d’investissement, la relation avec Précisium s’est dégradée dès 2010, lorsque que le groupement a dû abandonner son statut de coopérative avec l’arrivée de l’investisseur financier Pechel Industries. Une entrée capitalistique qui n’a pas tenu toutes ses promesses.
Les choses se sont corsées avec la reprise, il y a plus d’un an, de Précisium par Alliance Automotive Group. Après ce rachat, Patrice Godefroy a regretté le détachement de la direction d’Alliance qui a négligé de consulter les adhérents à un moment stratégique, alors que les intérêts de ces derniers devaient êtres préservés. « Si au départ j’étais concerté par le management d’Alliance, je me suis vite retrouvé écarté. Il m’a caché des choses. J’étais devenu un président fantoche…C’est condescendant à l’égard des adhérents que je représente qui sont très attachés par naissance à l’esprit coopératif », rapporte P. Godefroy. Le distributeur reconnaît toutefois que ce rachat par Alliance, dossier qu’il a défendu bec et ongles dans l’intérêt de ses confrères, reste à ce jour plutôt avantageux.
Homaco : le point de rupture
Mais plus que tout, l’héritier du groupe familial IDLP n’a pas digéré le rachat par Groupauto du distributeur Homaco, basé à Ivry-sur-Seine. « Ce rachat dans mon dos par mon partenaire d’un de mes concurrents locaux a fini par me convaincre de quitter Précisium. Pourquoi Alliance ne m’a pas proposé de racheter Homaco ? Pourquoi n’ai-je pas été consulté ? », s’interroge le dirigeant qui ne se retrouve plus dans le modèle de fonctionnement du méga-groupement.
Emancipé de son groupement, P. Godefroy souhaite aujourd’hui donner une nouvelle orientation à son groupe, bien armé pour poursuivre sa croissance. « Appartenir à Précisium était dans certains cas un frein. Avec nos volumes d’achats, nous aurions pu avoir de meilleures conditions si les équipementiers n’avaient pas à rétribuer le groupement… Aussi, ne plus afficher les couleurs de Précisium nous permettra de travailler davantage avec les centres auto », commente le dirigeant qui envisage malgré tout de rejoindre une organisation Internationale...
Reste aux deux parties à s’accorder sur la durée du préavis. Si du côté d’IDLP, on envisage un départ dans 6 mois, Alliance ne semble pas l’entendre de cette oreille et espère bien garder dans son giron le poids lourd de la distribution encore une année. La cohabitation s’annonce délicate.
Interview à découvrir dans son intégralité dans le n° 96 décembre/janvier de Décision Atelier.