
Par la voix de ses trois organisations professionnelles (OTRE, FNTR et Union TLF), le secteur du transport routier vient de lancer un appel aux pouvoirs publics pour la mise en place de mesures dédiées de soutien notamment en termes de trésorerie.
L’enjeu : permettre aux entreprises « en sur-régime » de résister au choc maintenant mais également anticiper la reprise d’après-crise. Les organisations rappellent qu’aujourd’hui, 70 % d’entre elles sont en arrêt partiel ou total de leur activité.
« Les entreprises, soucieuses de garantir ce service vital dans la gestion de cette crise continuent de travailler… accumulant des pertes, en raison d’importants surcoûts (retours à vide, coûts des heures supplémentaires du fait de l’extension des temps de conduite et du travail du dimanche et jours fériés, surcoûts liés aux achats des produits sanitaires et de protection) » alertent les syndicats. Et de poursuivre : « Nous tenons, mais jusqu’à quand ? Le gouvernement et l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique doivent entendre et comprendre que sans appui concret au secteur, les entreprises ne tiendront pas, déposeront le bilan les unes après les autres, et ne pourront pas assurer la reprise d’après-crise. »
Ainsi, les professionnels du transport et de la logistique demandent aux pouvoirs publics quatre mesures de soutien pour pallier à des trésoreries exsangues :
► La mise en place d’une procédure efficace pour lutter contre les retards de paiements et délais de paiement abusifs,
► L’anticipation du remboursement partiel de la TICPE accordée aux transporteurs routiers pour le 1er et 2e semestre 2020, calculé sur un pourcentage de la consommation de l’entreprise du semestre précédent ou à défaut, un remboursement au trimestre,
► La finalisation urgente des travaux en cours de mise en œuvre d’une carte d’achat de carburant taxé au taux du gazole professionnel, permettant aux transporteurs routiers de marchandises et de voyageurs de réduire le portage de trésorerie lié à la périodicité semestrielle du remboursement partiel de TICPE et en tenant compte des modes de distribution utilisés (stations-services, cuves privatives) et des motorisations,
► Le report au 1er janvier 2022 de la diminution programmée de 2 €/hl, soit deux centimes par litre du remboursement partiel de TICPE sur le gazole professionnel des transporteurs routiers instaurée par le PLF 2020.
« Toutes les discussions actuelles et à venir sur la future relance de l’activité économique doivent maintenant intégrer les représentants du transport routier » concluent les organisations professionnelles qui regrettent l’absence d’échanges réguliers avec le Ministère de l’Économie et des Finances, contrairement aux autres filières dites stratégiques.