
Après le scandale en juin du camion Nikola One qui n’aurait en fait jamais roulé et la démission forcée du fondateur Trevor Milton en septembre, Nikola était fortement déstabilisé. Sans compter que GM a profité de ces turbulences pour renégocier plus à son avantage leur partenariat. Dès lors, les résultats du troisième trimestre 2020 du constructeur étaient attendus avec impatience et inquiétude, surtout que le contexte économique ne se prête guère aux bonnes surprises.
Des liquidités disponibles non négligeables
Nikola a publié des pertes contenues à 117 millions de dollars sur la période, soit une meilleure performance que ce sur quoi tablait le consensus des analystes. En outre, le groupe affirme disposer de 900 millions de dollars de liquidités, fruit de récentes levées de fonds. Les places de marché ont bien accueilli ces résultats trimestriels, le titre de Nikola retrouvant une courbe ascendante. Selon un analyste financier, Nikola peut se financer jusqu’en 2022, date à laquelle il devra générer du chiffre d’affaires ou procéder à de nouvelles levées de fonds.
Partenariat avec Iveco et sans doute GM
D’un point de vue stratégique, Nikola semble avoir revu ses ambitions à la baisse, cherchant à prioriser ses développements et à les mener par le biais de partenariats. Le camion électrique Tre, dont le premier prototype a été assemblé, est ainsi le fruit de son partenariat avec Iveco (CNH Industrial). Le modèle doit être fabriqué à partir de 2021 dans l’usine en cours de construction à Coolridge, en Arizona (États-Unis), et les premières livraisons sont programmées pour la fin de cette même année.
Le développement du modèle Tre est le premier projet à l’agenda, et le nouveau dirigeant de Nikola, Mark Russell, pourrait demander un nouveau délai à GM par rapport au partenariat portant sur le pick-up Badger. « C’est un projet excitant, mais nous devons d’abord nous focaliser sur nos poids lourds et sur les dossiers relatifs à l’hydrogène », fait-il savoir. Mark Russell fait référence au camion Nikola Two H2, un véhicule qui serait développé avec GM pour arriver sur le marché à l’horizon 2023-2024. Là encore, la réalité des véhicules dépend de celle de l’accord avec GM et, en creux, de l’aptitude de Nikola à générer des innovations attractives pour ses partenaires. En somme, le dossier reste opaque.