
Le 17 mars dernier, la Confédération Française des Experts en Automobile publiait ses recommandations sanitaires relatives à la continuité des services d’expertise. Le document liste en autre les exigences des experts lors de leur passage en atelier. Des exigences que vient de découvrir avec « une grande stupéfaction » la FNA. Agacée, la fédération a adressé un courrier de réponse à la CFEA et à son président, François Mondello.
« La CFEA s’est crue autorisée à édicter de son propre chef, et sans aucune concertation, les règles sanitaires que tout réparateur devrait, selon elle, appliquer pour assurer la sécurité des experts. Non seulement les réparateurs n’ont pas attendu les experts pour prendre leurs responsabilités sur le plan sanitaire, mais en outre cette démarche dénote l’approche condescendante des experts » écrit la FNA qui rappelle qu’il n’existe aucun lien de subordination entre les experts et les carrossiers.
Le syndicat des artisans de l’automobile est en particulier en désaccord sur 3 points.
La CFEA demande que le réparateur ne soit pas présent lors de l’expertise d’un véhicule. La FNA ne tolère pas cette préconisation contraire à toutes les règles professionnelles adoptées pour préserver les droits des assurés et des intervenants sinistres. Dès l’instant où le réparateur et l’expert auront toutes les protections nécessaires et qu’ils maintiendront un espace de plus d’un mètre entre eux, la présence du réparateur sera tout à fait légitime. Selon la FNA, le respect du contradictoire lors d’une “visite terrain” ne peut se faire qu’en présence du réparateur.
La CFEA demande l’utilisation de détergents désinfectants puis l’usage d’eau de javel pour le nettoyage de l’ensemble des éléments du véhicule. Pour le FNA, cette recommandation n’est pas adaptée : le réparateur automobile est directement concerné et par conséquent le plus légitime pour sélectionner les bons produits selon les surfaces en parfaite conformité avec les recommandations du Ministère.
La CFEA recommande à ses experts de ne pas se déplacer sur le terrain si le réparateur ne confirme pas au préalable avoir isolé et décontaminé le véhicule. Réponse de la FNA : les réparateurs ont déjà leur protocole à suivre défini par l’ensemble des acteurs du dialogue social et validé par le gouvernement. La CFEA n’a aucune légitimité à remettre en doute ces mesures de protection selon ses propres règles. « La FNA restera très vigilante sur ce point et prévient qu’elle ne laissera passer aucun litige de refus de passage voire pire, de tentative de détournement. Si la CFEA souhaite qu’une procédure particulière supplémentaire, dépassant le cadre réglementaire, soit mise en place par le réparateur, cette prestation comme toute autre prestation devra être rémunérée au temps passé ou sur une base forfaitaire sans aucun refus » prévient la fédération.
« La FNA attend de réelles mesures de la part de la CFEA concernant non pas les réparateurs mais les experts : comment vont-t-ils protéger les réparateurs et ses clients dans le cadre de l’expertise du véhicule ? De réelles mesures doivent être prises de toute urgence » rétorque la FNA.