
Bien loin de toutes les projections farfelues et les scénarios alarmistes que l’on a pu lire et entendre sur des médias en mal d’actualités sensationnelles, Dekra présente de façon factuelle les résultats du contrôle technique réalisé dans ses centres depuis la mise en place du « nouvel » examen, le 20 mai 2018. Des résultats qui ne permettent pas d’obtenir un bilan complet d’une année entière mais un rapport tout de même significatif sur plusieurs mois d’activité. Avant d’entrer dans le détail, la vision générale de l’étude fait apparaître qu’en 2017 le taux de refus au CT était de 19,6 % alors qu’en 2018 celui-ci se situait à 22,4 %, dont 1,4 % attribué aux toutes nouvelles défaillances critiques.
À noter concernant ces défaillances tant décriées que le retour d’expérience de ces quelques mois est loin d’être dramatique et qu’avec un taux de refus au CT de 1,4 % imputé à ces défauts « extrêmes » les professionnels du contrôle périodique légal n’ont finalement pas fait sensation. En revanche, ce qui peut faire réfléchir en termes de sécurité, c’est la dénonciation de défauts relatifs à des pneumatiques en très mauvais état (14 % des défaillances critiques), à un frein de stationnement dont l’efficacité de dépasse pas les 50 % (11 %) et au fonctionnement inexistant des feux stop (9 %), qui sont les trois premières raisons d’interdiction de rouler à partir de minuit le jour même de l’examen.
En effet, difficile de croire que les véhicules affichant de tels défauts aient vraiment été préparés à l’examen périodique obligatoire.
Et pour la suite
Au 1er janvier 2019, le contrôle technique va encore évoluer mais de façon beaucoup moins importante qu’en mai 2018. L’évolution ne concernera principalement que le contrôle anti-pollution et plus particulièrement celui des moteurs Diesel. En effet, alors que le contrôle des véhicules essence se pratique et continuera de se pratiquer à travers la mesure des CO, CO2, HC, O2 et le calcul de la valeur lambda, les véhicules diesel, eux, devront se plier à des différences notables dans la procédure de mesure et le niveau d’opacité des fumées émises.
À partir de janvier 2019, les centres de contrôle devront non seulement utiliser de nouveaux opacimètres conformes à la norme NFR 10-025 version 2016 mais aussi, selon l’année de construction du véhicule, se référer à de nouvelles valeurs limites d’opacité. C’est la principale évolution qui sera applicable dès le début de la nouvelle année.
Pour les véhicules répondant à la norme Euro 5 (depuis 1/2011) et plus, le contrôle s’opérera en se référant à la valeur d’opacité issue de la réception des véhicules et rapportée sur la plaque constructeur ou sur une étiquette spécifique facilitant l’accès à cette donnée pour les professionnels. Pour les véhicules plus anciens (Euro 4 et moins), ce sont des valeurs standard définies par l’Europe qui continueront à être appliquées.
Aujourd’hui grâce à la présence dans plusieurs de ses centres du nouveau matériel de contrôle pollution, Dekra a pu anticiper cette évolution et commencer à sonder les véhicules selon la nouvelle réglementation. L’enseigne estime que l’an prochain 5 à 7 % des véhicules seront recalés à cause d’une opacité trop élevée des fumées émises, contre 0,8 % déclaré en 2017.