
À Paris et en proche banlieue, la circulation alternée sera reconduite ce 8 décembre pour le troisième jour consécutif, en raison de la persistance de la pollution aux particules fines et au dioxyde d’azote. Annoncée par la préfecture de police, la mesure a provoqué la grogne de certains acteurs de la profession automobile, qui dénoncent une initiative inefficace.
C’est le cas notamment du CNPA, dont le président, Francis Bartholomé, s’est montré très critique à l’égard d’une décision qu’il juge injuste pour les automobilistes. « Stop au car-bashing ! Il faut cesser de taper sur la voiture ! […] Dans notre pacte de mobilité, nous avons proposé un pilier qui consistait à gérer le parc roulant, les véhicules les plus anciens et les plus polluants. Nous devons inciter les automobilistes à pouvoir les changer […] avec des aides financières et leur donner la possibilité d’améliorer la qualité de leur voiture. Des contrôles techniques peuvent être organisés, et des aides peuvent être fournies. Un éco-entretien bien réalisé peut améliorer durablement la situation », argumente-t-il.
Un « effet placebo »
Une position partagée par l’association Diéséliste de France, qui pointe du doigt « l’effet placebo » de la circulation alternée. Celle-ci estime en effet que l’automobile est loin d’être la première responsable de cette situation, se référant aux cartes du site de Prev’Air, le système national de surveillance de la qualité de l’air en France et en Europe. « Force est de constater que ces vagues de pollution viennent principalement des pays de l’Europe de l’Est et de la forte concentration des centrales à charbon dans cette partie du continent », indique l’association.
Pour rappel, Paris et sa région subissent depuis une semaine le pic de pollution hivernal le plus intense et le plus long depuis au moins dix ans, selon Airparif. L’organisme avance plusieurs causes pouvant être à l’origine de cet exceptionnel épisode de pollution, dont le trafic routier et le chauffage au bois.