
Si l’objectif initial du gouvernement était d’accorder 500 000 primes à la conversion, c’est probablement le double qui sera distribué. Sur la seule année 2018, plus de 250 000 primes ont été accordées. L’an passé, ce sont plus de 350 000 primes à la conversion qui ont été versées. Soit déjà un total de 600 000 véhicules retirés de la circulation et remplacés à coup d’euros. Les deux tiers de ses primes ont été accordées par le canal professionnel qui bien souvent ont avancé l’argent. L’an passé, 67 % des véhicules acquis par le dopage de la prime sont des véhicules d’occasion. Un chiffre en augmentation par rapport à 2018 (61%).
Si en 2018, seulement 5 % des véhicules acquis avec la prime sont des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou classés Crit’Air 1, ce taux monte à 95 % en 2019. De quoi susciter des interrogations du côté du CNPA qui a sollicité le Gouvernement pour en savoir plus sur la distribution des primes (profil des acquéreurs, leur situation fiscale, les types de ménages et leur lieu d’habitation).
« Ce basculement de 5% à 95 % pourrait signifier que le dispositif a été détourné de son objet initial, celui d’être avant tout une aide à visée sociale pour les ménages ayant des revenus modestes, et répondre à leurs besoins de mobilité. Ce dispositif public n’a-t-il pas été détourné pour devenir une aide aux ménages urbains les plus aisés ? » se questionne le syndicat de Suresnes.
Le CNPA renouvelle ainsi son inquiétude quant à la portée de la prime à la conversion depuis la réforme du 1er août 2019. Il invite à ce titre le Gouvernement à une réflexion plus globale sur les dispositifs de soutien au renouvèlement du parc automobile, qui pourraient être également étendus au soutien à la réparation automobile.
Le Conseil National des Professionnels de l’Automobile sera prochainement auditionné par le député Julien Aubert, rapporteur spécial de la mission « Écologie, développement et mobilités durable » du budget de l’État, dans le cadre de ses travaux d’évaluation sur la prime à la conversion.