
Les experts du CNR mettent en avant que l’économie subit les conséquences fluctuantes de l’activité de l’épidémie de covid-19. Après une chute brutale au 2ème trimestre, pouvant descendre jusqu’à ‑ 20 % dans certains pays, le 3ème trimestre est marqué par un rebond important. Pour l’instant, l’incertitude pèse sur la fin de l’année. Ainsi, le PIB mondial devrait connaître une baisse de l’ordre de ‑ 4,5 % pendant que celui de la France pourrait enregistrer une chute comprise entre ‑ 9 % et ‑ 10 % sur l’année 2020.
Les prévisions pour la France en 2021 (Banque de France, PLF, etc.) sont en revanche positives : croissance du PIB entre + 7 % et + 8 %, inflation limitée entre + 0,5 % et + 0,9 %, investissements à + 15 %, taux d’intérêt stables, pétrole à un niveau bas. Seul indicateur défavorable, le taux de chômage monterait à 11 %. Le retour à un niveau d’avant crise de l’économie française est attendu pour 2022.
Perte d’activité très significative, mais encore difficile à quantifier
Le TRM, fortement affecté, enregistre aussi un rebond, mais sans retour pérenne au niveau de 2019, et l’incertitude sur la période de fin d’année pourrait se traduire par des effets dépressifs importants. « Les données statistiques habituellement analysées pour suivre l’évolution du transport routier de marchandises (l’activité exprimée en tonnes-kilomètres et les immatriculations de poids lourds neufs) n’ont pas été mises à jour avec la crise. Pour l’activité en tonnes-kilomètres, le dernier point connu fait état d’une forte baisse du pavillon français au cours du 1er trimestre 2020, à - 5,7 %. D’autres séries ou indicateurs, utilisés pour rendre compte de la situation et de la conjoncture du secteur, font état d’une perte d’activité très importante au cours du 2ème trimestre atteignant jusqu’à - 40 % au cours du mois d’avril. Les mêmes indicateurs font état ensuite d’un retour à une situation moins rude après le déconfinement en mai », détaille la note conjoncture.
Les ventes de véhicules lourds dévissent en France
Mais le retour vers les niveaux d’avant crise au cours du 3ème trimestre est très progressif, avec de forts ralentissements et il reste fragile. Si l’INSEE prévoit à - 20 % la perte d’activité en fin d’année 2020 pour l’ensemble de la branche transport et entreposage, cette donnée est difficilement interprétable, car elle concerne l’ensemble du transport tous modes confondus (aérien, voyageurs, etc.). Selon les constructeurs, les investissements en véhicules affichent une forte baisse de - 35,3 % pour les ventes de véhicules lourds en France (16 tonnes et plus, hors autocars et bus), sur 8 mois à fin août.