
Le projet industriel du cabinet Accenture prévoit de maintenir la production de 3 millions de pneus sur le site et éviterait la moitié des 843 licenciements annoncés. Il suppose une restructuration, 100 millions d’euros d’investissement et de 25 à 40 % de gains de productivité.
« Nous avons demandé à Bridgestone de prendre le temps de creuser ce scénario complémentaire », explique Agnès Pannier-Runacher, avant de jouer sur la fibre sociale, enjeu électoral oblige : « Nous ne nous laisserons pas faire, nous allons nous battre pour donner un avenir industriel à ce site. J’espère que nos amis japonais mesurent ce qui est en jeu au niveau humain à Béthune ».
Un porte-parole de Bridgestone en France a indiqué à l’AFP que le groupe comptait réagir rapidement.
En eaux troubles
« C’était une réunion constructive, ça fait du bien de se sentir soutenus », a dit Stéphane Ducrocq, l’avocat représentant les salariés de Bridgestone, avant de nourrir l’espoir : « On espère aller vers autre chose que cette fermeture ». « Il faut que Bridgestone au Japon nous dise comment ils répondent », a souligné le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avant de hausser le ton : « Si c’est non, on va rentrer dans un bras de fer pour obtenir le maximum pour le site et les salariés. On ne part pas comme ça, en France ».
Rappelons qu’il y a un mois, Bridgestone présentait sa décision de fermer l’usine de Béthune à la fin du premier semestre de 2021, évoquant la « seule option » possible face à la concurrence des marques asiatiques à bas coûts. En effet, le site de Béthune est dédié à la fabrication de pneus de faibles dimensions, segment sur lequel la guerre des prix fait rage. Un sujet polémique, au sein même de la filière pneumatique européenne.
Rappelons enfin que l’usine de Béthune est la proie de tensions sociales depuis plusieurs années, la direction de Bridgestone pointant son manque de compétitivité et les employés dénonçant le sous-investissement chronique du manufacturier dans l’usine.
(avec AFP)