
Alors que la Convention citoyenne pour le climat cherche à réduire le transport routier de marchandises, jugé excessivement polluant, les chiffres du dernier rapport « Transport routier de marchandises & environnement » du Citepa, centre technique de référence en matière de pollution atmosphérique et de changement climatique, montrent une vision bien plus complexe de la réalité de l’empreinte écologique du fret en France. « Un décryptage qui se pose clairement en faveur d’une politique publique des transports moins dogmatique », estime la FNTR.
L’étude montre que le TRM ne représente aujourd’hui que 6 % des émissions totales de CO2 en France alors qu’il opère 89 % de l’acheminement des marchandises. Pour comparaison, les émissions de CO2 liées à l’usage de la voiture particulière comptent pour 16 % des émissions totales en France et 54 % des émissions routières.
De façon globale, en ce qui concerne les émissions de polluants, en trente ans le TRM les a réduites en moyenne de 80 % grâce à de réels progrès en matière de motorisations. Aujourd’hui, les émissions générées par les camions représentent en moyenne 3,6 % du total français. Des résultats possibles grâce à l’engagement et aux investissements des transporteurs dans des véhicules toujours plus propres. Ainsi, 96 % des camions pour compte d’autrui répondent aujourd’hui aux normes Euro 5 et Euro 6, les plus élevées. Si l’on prend l’exemple des particules très fines, les plus nocives, le TRM a diminué leurs émissions de 90 % en trente ans !
Éco-conduite, motorisations propres et carburants verts améliorent nettement le bilan carbone
Des résultats probants dus à la mobilisation forte des professionnels pour réduire leur empreinte écologique. Cet engagement se traduit notamment par le programme EVE (Engagements Volontaires pour l’Environnement), qui réunit aujourd’hui 1 500 entreprises et 30 % de la flotte française de poids lourds. Un programme qui permet chaque année d’économiser 1,3 million de tonnes de CO2.
Ces avancées sont également le fruit d’un engagement des professionnels en matière de formation à l’éco-conduite, qui a permis de réduire de 9 % la consommation de carburant en dix ans seulement.
Enfin, les transporteurs investissent de plus en plus dans des motorisations sobres en matière énergétique, avec par exemple des véhicules roulant au GNV et BioGNV. Rappelons qu’un carburant comme le BioGNV abaisse de 80 % les émissions de gaz à effet de serre.