C'est une exception française que le Gipa a soulignée lors de la dernière Rencontre Pneu & Innovation organisée par le syndicat des professionnels du pneu : 87 % des ateliers sont pilotés par des organisations liées à des constructeurs, des équipementiers ou des distributeurs de pièces détachées.
Hors spécialistes du vitrage, pas facile à dénombrer, la France compte selon le Gipa 35 120 réparateurs. Un chiffre plutôt stable alors que l'on pourrait s'imaginer le contraire. Dans le détail, 37 % des ateliers exercent sous l'enseigne d'un constructeur (6000 concessionnaires et 7000 agents). « Les réseaux constructeurs sont sur une tendance baissière avec une perte de 4 % de points de service en 7 ans. Depuis 2002, le nombre d'agents a même été divisé par 2. Cette baisse impacte la performance des constructeurs sur le service après-vente », détaille Odette Dantas, directrice adjointe de Gipa France.
Les MRA font le forcing
S'ajoutent aux réseaux constructeurs l'autre grande force de la réparation : les 14 000 MRA qui représentent 4 ateliers sur 10. Ils captent 5 % d'activité de plus que les réseaux d'origine des constructeurs, profitant du vieillissement du parc, mais aussi d'un meilleur maillage, recherché autant par les particuliers que par les flottes. « La capillarité reste essentielle en après-vente. D'ailleurs, seulement 8 % des rendez-vous se prennent de manière digitale. Beaucoup de personnes se déplacent même si les appels téléphoniques sont courants », souligne Odette Dantas. La directrice d'études reconnaît toutefois le rôle que doit jouer le digital dans l'expérience client et comme facilitateur.
La force d'une enseigne démontrée par les centres auto et réparateurs rapides
Les centres autos (1160), les réparateurs rapides (845), les pneumaticiens (2600), et les carrossiers (3500) complètent le paysage de la réparation. « Les centres auto et les réparateurs rapides, avec la force de leur enseigne, ont apporté un vrai plus aux consommateurs en rendant l'entretien de leur véhicule moins opaque, avec plus de forfaits et en facilitant les opérations. Ils ont apporté une assurance avec une homogénéité d'offre et de services », commente la responsable. Et cela paye, car si ces enseignes ne représentent que 5 % des garages, elles captent 25 % des entrées en atelier.
En observant la force commerciale d'une enseigne, les centrales de distribution de pièces détachées s'activent depuis une quinzaine d'années à animer leurs propres réseaux de MRA. Rejointes dans ce mouvement par les constructeurs et les équipementiers. Aujourd'hui, 68 % des MRA sont adossés à un panneau, une particularité française. Un succès pour ces enseignes qui ont progressé de 16 % depuis 2009.
Environ 70 % des MRA sous enseigne sont adhérents à un panneau animé par un groupe de distribution. C'est 5 % de plus qu'en 2009. En tête, on retrouve l'enseigne pionnière AD Expert et ses 1400 garages. Aujourd'hui, tous les distributeurs sans exception animent une enseigne, de manière plus ou moins exigeante. Les enseignes MRA d'origine « constructeurs » ne sont pas en reste avec une dynamique de croissance tant au niveau de la taille que du contenu.
L'enseigne, un atout en tous points
Pour les garagistes multimarque, rejoindre une enseigne est un atout au niveau des achats, mais aussi au niveau des ventes en apportant une meilleure organisation opérationnelle et commerciale. « L'enseigne a fait monter en gamme les réparateurs en les professionnalisant », résume Odette Dantas. Plus encore, désormais, les enseignes permettent aux garages d'être plus attractifs au niveau de l'emploi, de savoir répondre à la forte montée technologique des véhicules (avec notamment l'accès aux informations techniques), d'être acteurs de l'électromobilité et de la multimodalité avec de nouveaux programmes, ou encore d'être alignés sur le réglementaire en matière d'environnement et de RSE. « La RSE devient un levier de différenciation, en particulier auprès des jeunes générations », conclut Odette Dantas.
