Ford a réalisé un prototype de pièce automobile intérieure composé à 40 % de biocomposites provenant de déchets d'oliviers.
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Dans le cadre du projet européen CompOlive, qui vise à développer une nouvelle génération de biocomposites à base de déchets d’oliviers, Ford a annoncé avoir mis au point un prototype de pièces automobiles composées à 40 % de fibres d’oliviers. Le reste des matériaux étant du plastique polypropylène recyclé.
Initié en 2020 avec le soutien de l’Union européenne, le projet CompOlive a pour objectif de développer une nouvelle génération de biocomposites à partir de déchets d’oliviers. Feuilles, branches et autres résidus sont ainsi récoltés pour avoir une nouvelle vie, pendant que le fruit est utilisé dans le reste du monde pour la production d'huiles et de tapenades. L’objectif principal est de réduire la part du plastique vierge d’origine fossile dans l’industrie, qui nécessite d’être brûlé à très haute température pour être transformé en pièce. Le biocomposite issu des déchets d’oliviers a seulement besoin d’être chauffé pour prendre la forme de son moule. Une manière de protéger l’air que l’on respire, explique Ford, qui a pris part au projet en travaillant sur un prototype de pièce automobile intérieure réalisé, en partie, à partir de ces biocomposites.
Dans un communiqué de presse, le constructeur explique que ces déchets naturels proviennent des oliveraies d’Andalousie, région du sud de l’Espagne abritant la plus importante production d’huile d’olive au monde. Ford a utilisé ces résidus agricoles pour fabriquer des prototypes de pièces automobiles plus durables, composées à 40 % de fibres d’oliviers et à 60 % de plastique polypropylène recyclé. Ce composé chimique est conçu pour les pièces résistant à la déformation sans risque de se casser. « Pour parvenir à la bonne combinaison, nous avons dû tester différents ratios de matériau de déchet et de polypropylène. Ce fut un défi, mais cela nous a finalement permis de produire un matériau sans compromis en termes de solidité, durabilité et flexibilité », précise Thomas Baranowski, expert en injection de moules.
Un matériau pensé pour les pièces intérieures
Pensée dans le cadre du projet CompOlive, l’initiative de Ford s’inscrit également dans son engagement « Road to Better », visant à construire un avenir plus durable, inclusif et équitable dans le secteur des transports. Ces pièces automobiles présentent l’avantage de réduire leur quantité de plastique, de ne pas nécessiter de consommation d’eau supplémentaire ou encore de contribuer à un air plus propre en évitant de recourir à la combustion lors de l’élimination des déchets. « L’inspiration peut provenir de sources inattendues. En utilisant les déchets d'oliviers, nous avons réussi à remplacer une quantité importante de matières premières à base de pétrole dans nos pièces intérieures », précise Inga Wehmeyer, chef de projet chez Ford.
Le constructeur n’en est pas à son coup d’essai, des sièges et des appuie-têtes en mousse conçus à base de soja ont déjà été fabriqués. Des pots de yaourt recyclés ont également servi à faire des inserts de coffre pour le SUV Mustang Much-E quand du plastique issu des océans a été inséré dans des pièces intérieures du Bronco Sport. Ces biocomposites durables développés par Ford pourraient potentiellement servir à plus large échelle, en équipant par exemple la prochaine génération de véhicules électriques de la marque. Mais pour l’heure, le constructeur nous assure que le projet de pièces fabriquées avec des fibres de déchets d’oliviers n’en est qu’au stade de prototype. À date, il n’est pas prévu d’en faire une implantation de série.
