Près de 73 000 emplois perdus en France en 20 ans chez les équipementiers automobiles

Près de 73 000 emplois perdus en France en 20 ans chez les équipementiers automobiles

Le nombre de salariés est passé de 130 000 en 2002 à seulement 57 400 en 2022.

Au cours des deux dernières décennies, la France a vu disparaître environ 73 000 emplois chez les équipementiers automobiles, en raison de l'impact de la mondialisation et des progrès technologiques.

Grâce au travail de Franck Fontanesi, directeur des études économiques et statistiques, la Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules) a évalué la diminution des effectifs chez les équipementiers automobiles établis en France. Les résultats sont alarmants, avec une chute de 55 % sur une période de 20 ans. Le nombre de salariés est passé de 130 000 en 2002 à seulement 57 400 en 2022.

Pourquoi une telle hécatombe ?

Cette situation alarmante s'explique par la baisse de 63 % de la production de véhicules légers en France au cours de la même période. En outre, l'industrie automobile est en pleine mutation avec l'émergence de technologies nouvelles telles que les véhicules électriques, les véhicules autonomes et les services de mobilité partagée. Cette transition vers une mobilité plus durable et connectée entraîne des évolutions dans la demande de pièces et de composants.

Dans un secteur hautement concurrentiel, marqué par la forte présence d'entreprises internationales, les équipementiers automobiles sont confrontés à une pression croissante pour réduire les coûts et accroître leur compétitivité. Cette situation peut entraîner des restructurations, des ajustements de la production et, dans certains cas, des suppressions d'emplois. Certains équipementiers choisissent de délocaliser une partie de leur production vers des pays où les coûts de main-d'œuvre sont moins élevés. Bien que cette stratégie puisse contribuer à réduire les coûts de production, elle peut également se traduire par une diminution des effectifs dans le pays d'origine.

Il convient également de prendre en compte l'automatisation croissante des processus de production et la digitalisation des opérations. Ces avancées technologiques visent à améliorer l'efficacité et la productivité, mais peuvent également réduire la demande de main-d'œuvre humaine dans certaines tâches.

Quelles implications cette baisse du nombre de salariés peut-elle avoir dans le domaine de l'après-vente automobile ?

La diminution des effectifs se traduit par des retards dans la production et la livraison des pièces détachées, ce qui entraîne une disponibilité limitée et une augmentation des prix, en particulier depuis la crise sanitaire où les effectifs ont chuté de 10 000. Cette réduction d'effectifs peut également se traduire par un service client réduit et potentiellement une baisse de la qualité des produits.

L’hémorragie va-t-elle se poursuivre ou la situation va-t-elle se stabiliser ?

Pour Franck Fontanesi : « La réponse tient dans plusieurs facteurs comme les volumes de ventes de voitures en Europe, la performance des constructeurs Renault et Stellantis, ou encore la vitesse de déploiement des véhicules 100 % électriques dont l’assemblage nécessite moins de pièces. Il convient également de prendre en compte les avantages comparatifs qu’il y aura à produire en France des pièces et systèmes destinés à équiper les nouveaux véhicules connectés et autonomes. Il est essentiel que les entreprises ne souffrent d’aucun déficit de compétitivité ».

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