Selon Mobilians Remanufacturing, la pièce remanufacturée réduit l'impact environnemental de 80 % par rapport à une pièce neuve. Et elle est environ 30 % moins chère.
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La nouvelle gouvernance de la branche Remanufacturing du syndicat Mobilians a été officialisée. L’expérimenté Julien Dubois, fondateur du site spécialisé Valused, la présidera. Il nous confirme une feuille de route assurément chargée.
Le terme n’est pas forcément le plus connu. La pièce remanufacturée est issue d’un processus industriel rigoureux et standardisé permettant de remettre un produit usagé dans un état de performance et de fonctionnalités équivalent ou même supérieur à celui d’origine, le tout pour un même usage. Les professionnels de la réparation l’utilisent pourtant depuis quasiment toujours, préférant parfois le terme spécifique d’échange standard. « On se rend bien compte que nous avons encore un important travail de pédagogie concernant la nomenclature de la PIEC », nous confirme sans désespérer Julien Dubois, président de la branche Remanufacturing du syndicat Mobilians.
Comme en novembre dernier, à l’occasion de la publication du premier baromètre relatif à l’utilisation de la pièce issue de l’économie circulaire (PIEC), le fondateur du site spécialisé Valused tient à défendre la pièce remanufacturée. Provenant d’un processus de récolte industriel et éprouvé, celle-ci bénéficie d’ores et déjà d’une certaine notoriété auprès des réparateurs. « On a tendance à le négliger, mais elle n’a rien à envier à une pièce neuve, ce sont des produits remis à neuf et qui ne présentent donc aucune différence de qualité », martèle Julien Dubois, qui rappelle l’avantage du remanufacturé en termes de tarifs mais aussi et surtout d’impact environnemental. Ce dernier se présente désormais comme fondamental. Ce sera d’ailleurs l’un des éléments clés de la feuille de route de Mobilians Remanufacturing cette année.
Quantifier l’impact environnemental du remanufacturé
« L’idée est de s’associer avec un cabinet reconnu et indépendant afin qu’il puisse mettre en place un standard d’évaluation et de métrologie pour calculer l’impact environnemental positif résultant de l’utilisation d’une pièce remanufacturée en lieu et place d’une neuve », poursuit le président de la branche Remanufacturing. Il faut dire que ce genre de documents pourrait être précieux pour les grands distributeurs ainsi que les gestionnaires de flottes, dont les plus conséquents sont désormais tenus de fournir un bilan carbone de leur activité, qui couvre tous les produits achetés. « La PIEC a clairement un rôle à jouer pour aider ces grandes entreprises à décarboner leurs activités, rappelle Julien Dubois, c’est donc à nous de leur apporter les scores et notations leur permettent de quantifier leurs résultats. » Une quantification environnementale, en somme, qui n’a effectivement de sens que si elle est faite de manière collective et uniforme.
En plus de cet aspect, Mobilians Remanufacturing s’est fixé un autre chantier majeur en ce qui concerne la labellisation des pièces. Cela commence par un autre travail de pédagogie. Car si les réparateurs sont habitués à recourir à l’échange standard, il manque encore une « base culturelle » permettant d’expliquer aux particuliers d’où vient le remanufacturé. « Prenez l’exemple d’un moteur en échange standard, il faudrait préciser la réalité de ce produit, dont les pièces d’usure ont été changées pendant que tout le reste a été remis à neuf afin de lui permettre d’avoir une seconde vie », détaille Julien Dubois, qui veut accompagner les professionnels à avoir les bons arguments pour rassurer un potentiel client mitigé à l’idée de prendre autre chose que du neuf.
Le remanufacturé en opposition avec le reconditionné
Ces visions pédagogiques et environnementales seront les priorités en 2024 et feront l’objet de différents groupes de travail. Mais tout ne se fera pas forcément en douze mois. D’autant que viendront également s’ajouter des missions du quotidien. Pour ne citer qu’elles, il y a un travail de communication autour des métiers du remanufacturé, la mise en valeur de leur diversité, de leur savoir-faire ainsi qu’un important lobbying auprès des affaires publiques. « Les produits remanufacturés ont leur place dans les différentes politiques d’incitation à l’achat de pièces issues de l’économie circulaire », précise sans besoin de convaincre le fondateur de Valused.
Il tient néanmoins à rappeler la différence entre remanufacturé et reconditionné, le terme connu du grand public. « On parle alors d’une pièce d’occasion contrôlée avant d’être commercialisée, elle peut présenter des défauts tout en étant fonctionnelle, nuance Julien Dubois, elle sera garantie mais il est impossible de parler d’une pièce remise à neuf comme c’est le cas avec le reconditionné. » Sur Valused, ce terme est donc uniquement appliqué en guise de synonyme à celui de pièce d’occasion ; tout comme le remanufacturé est originellement de l’échange standard. Finalement, pour l’ensemble de la PIEC, la problématique est intrinsèquement la même : il est souvent difficile d’accéder à la matière première. Et sans véhicule à recycler, impossible d’avoir des pièces. Qu’elles doivent être remanufacturées ou seulement reconditionnées.
