Dix organisations de la chaîne de valeur automobile exhortent l'UE à prendre des mesures rapides concernant l'accès aux données des véhicules, mettant en avant les conséquences négatives du monopole des constructeurs sur l'innovation, la concurrence et la mobilité européenne.
Des représentants de dix organisations professionnelles liées à des fournisseurs de services automobiles indépendants (loueurs, assureurs, distributeurs, équipementiers, réparateurs, pneumaticiens, associations d'automobilistes...) ont lancé un appel, le 19 janvier, à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi qu'au collège des commissaires, les pressant de prendre des mesures législatives urgentes en ce qui concerne l'accès aux données des véhicules.
Ces acteurs, qui représentent ensemble 80 % de l'économie automobile européenne, incluent les fournisseurs de pièces automobiles, les distributeurs, les ateliers et leurs fournisseurs technologiques, les entreprises de services de mobilité, l'industrie de l'assurance, ainsi que les consommateurs.
Un monopole sur les données contre-productif
Ils mettent en évidence le fait que malgré la connectivité de la plupart des véhicules modernes, le quasi-monopole des constructeurs sur les données entrave le développement de services innovants que pourraient offrir les prestataires de services indépendants. Selon leur point de vue, cette situation entrave l'innovation et la concurrence, restreint le choix des consommateurs et des entreprises, entraîne une hausse des prix et affaiblit la position compétitive de l'Europe à l'échelle mondiale.
L’urgence d’une législation sectorielle
Les représentants de dix organisations professionnelles insistent sur l'urgence de la proposition législative sur l'accès aux données des véhicules, en cours depuis huit ans. Ils soulignent que de nouvelles lois sur la cybersécurité entreront en vigueur en juillet prochain, risquant d'exclure les solutions indépendantes d'un accès distant aux données. Ils exhortent l'Union européenne à instaurer un accès équitable aux données générées par les véhicules pour tous les acteurs du marché, en proposant une législation sectorielle visant à encourager une véritable concurrence et l'investissement dans la transformation numérique.
Ils estiment que chaque jour de retard entrave l'innovation européenne, la création d'emplois et la réalisation d'une mobilité plus sûre, plus intelligente, plus durable et plus abordable, répondant aux besoins des citoyens et des entreprises européennes.