Batteries solides : le Taïwanais ProLogium installe sa gigafactory à Dunkerque

Batteries solides : le Taïwanais ProLogium installe sa gigafactory à Dunkerque

À l’horizon 2030, l’usine de ProLogium déploiera une capacité de 48 GWh.

© Wikimedia Commons / Alcyone

Réputée pour produire des batteries solides à destination des voitures électriques, l’entreprise ProLogium vient d’investir 5,2 milliards d’euros pour construire une usine d’envergure dans le port maritime français de Dunkerque. Un projet qui devrait permettre, à terme, la création de 3 000 emplois.

En déplacement à Dunkerque, dans le nord de la France, vendredi 12 mai, le président Emmanuel Macron a fait une annonce cruciale pour l’industrie tricolore et la mobilité électrique. Le chef de l'État a en effet confirmé l'implantation prochaine d'une nouvelle gigafactory dédiée à la production de batteries électriques solides par le groupe taïwanais ProLogium. Érigée sur un terrain de 180 hectares, celle-ci sera la quatrième recensée dans les Hauts-de-France et la deuxième à Dunkerque après les usines de la start-up Verkor, de la coentreprise créée par le groupe PSA et Total ACC (Automotive Cells Company) à Douvrin ou encore d’Envision à Douai avec le groupe Renault.

Dunkerque, région du futur de la mobilité ?

Ayant pour but de réindustrialiser la région en générant quelque 3 000 emplois directs et 20 000 emplois indirects, cette gigafactory devrait être totalement opérationnelle d’ici à trois ans, soit en 2026. Une première parcelle de 88 hectares devrait alors accueillir les 32 premiers gigawattheures de production tandis qu’une seconde, de 42 hectares, a été réservée par ProLogium en prévision du déploiement de sa production. À l’horizon 2030, l’usine déploiera ainsi une capacité de 48 GWh.

Il faut dire que les batteries solides, composées de céramique pas plus épaisses qu'un smartphone, constituent une prouesse technologique qui pourrait révolutionner le monde de l’électromobilité à courte échéance. Capables de durer plus longtemps que les batteries électriques actuelles au lithium-ion, elles présentent également une meilleure autonomie. Par conséquent, un véhicule parcourant 500 km aujourd'hui pourrait demain, avec cette innovation, parcourir 1 000 km grâce à une seule charge raccourcie – une recharge à 80 % s’effectuant en 12 minutes. En misant sur ProLogium, dont il est le principal client, le constructeur allemand Mercedes-Benz ne s’y est d'ailleurs pas trompé...

L’Amérique un temps envisagé

Avant de retenir le territoire français pour sa gigafactory, le fabricant taïwanais avait pourtant songé à poser son usine aux États-Unis. Jusqu'au 28 avril dernier, les marchés européens et américains étaient encore en compétition ! Si le Vieux Continent et la France ont donc été retenus, c'est grâce à son marché électrique plus mature, les VE enregistrant plus de 13 % des parts de marché ainsi que des intentions d'achats plus élevées qu’outre-Atlantique en raison d’une réglementation défavorable au thermique, dont la fin de ventes de véhicules neufs est actée pour 2035.

De même, l'Europe soutient la recherche et le développement, secteur fondamental pour ProLogium, alors que les aides de l'IRA (Inflation Reduction Act) américain, mesures protectionnistes pour le climat, n’interviennent qu'au moment de la production. Enfin, la proximité de la centrale nucléaire de Gravelines et des parcs éoliens qui alimentent les gigafactories de la région ainsi que la demande des constructeurs automobiles en batteries à faible impact carbone pour répondre à leurs ambitions de neutralité ont su faire pencher la balance. Et ce autant que le taux de chômage important en France, induisant une disponibilité de main-d'œuvre plus grande.

Une usine peut en cacher une autre

Jamais quatre sans cinq ? Lors de son déplacement en fin de semaine dernière, le président de la République a aussi révélé la création d’une autre gigafactory dans le port de Dunkerque. Portée par une joint-venture entre le Chinois XTC et le Français Orano, fournisseur de référence dans le soutien à l'exploitation des sites nucléaires, cette dernière naîtra d’un investissement de 1,5 milliard d’euros et produira des composants pour batteries en même temps que 1 700 emplois.

Face à ce projet d’ampleur, certaines questions demeurent toutefois. La part des capitaux injectés par l'État et la région dans la gigafactory de ProLogium n’a en effet pas été communiquée. Tout comme les noms des constructeurs qui feront affaire avec l'entreprise taïwanaise, bien que six d'entre eux auraient pris part dans le processus de signature et notamment plusieurs groupes asiatiques.

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