Data Automobile : un marché à plus de 250 milliards de dollars convoité par les constructeurs

Data Automobile : un marché à plus de 250 milliards de dollars convoité par les constructeurs

Le marché de la donnée automobile pourrait atteindre entre 250 et 400 milliards de dollars à horizon 2030.

Le marché mondial des services numériques automobiles est estimé à plus de 250 milliards de dollars selon une étude récente réalisée par le cabinet d’audit KPMG. Ce marché suscite un vif intérêt de la part des constructeurs automobiles. Peu enclins à partager les données, ils risquent d’être contraints de le faire par le législateur qui souhaite libéraliser ce marché pour éviter des surcoûts pour les consommateurs.

 

 

Selon une étude récente de KPMG, la connectivité croissante des véhicules va engendrer l'émergence de nouveaux services numériques qui auront un impact sur la création de valeur. Ces services joueront un rôle essentiel dans l’amélioration des aides à la conduite. Ils faciliteront aussi le contrôle des coûts d’usage, maintenance comprise, d'un véhicule. Par ailleurs, ils offriront également la possibilité de réaliser des mises à jour à distance sans oublier la personnalisation d'un véhicule.

Un véhicule connecté génère, en moyenne, un volume de données de 25 gigaoctets par heure d’usage, soit plus de deux mois de navigation sur le Web. On considère que 30 % du parc est connecté, en croissance de 25 % depuis 2018. KPMG estime la tarification des données issues des véhicules de l’ordre de 0,1 centime par gigaoctet généré, avec toutefois des variations significatives selon le consommateur et le cas d’usage considéré.

La filière aval confrontée à une possible « ubérisation »

Aujourd'hui, les constructeurs concentrent l’accès à la majorité des données, ce qui leur procure un avantage compétitif certain. « Si la situation continue d’évoluer dans ce sens, les fournisseurs de services en aval de la chaîne de valeur automobile (concessions, fournisseurs de services d’après-vente, de services de mobilité ou de services financiers, etc.) pourraient se voir progressivement privés d’une grande partie de la relation client, autrement dit uberisés », prévient le cabinet d’étude.

Selon ce dernier, si les constructeurs gardent une position de « gardiens de la donnée », cela engendrait, à horizon 2030, un surcoût pour les consommateurs estimé à 32 milliards de dollars par an et une perte de création de valeur d’environ 33 milliards d’euros par an pour les acteurs aval de la chaîne de valeur automobile.

Cependant, les autorités européennes et françaises semblent adopter une approche favorable en ce qui concerne le partage de la donnée. Elles devraient encourager la simplification, la standardisation et l’interopérabilité de l’accès aux données des véhicules pour l'ensemble des acteurs de l’écosystème. « Il existe assez peu de doute quant à la libéralisation de l’accès à la donnée automobile, et aux estimations d’impacts associés en termes de création et de partage de la valeur », estime KPMG.

Un marché en passe de se structurer autour de data marketplaces

D’un point de vue technologique, trois principales évolutions devraient porter le marché : la poursuite de la croissance du nombre de véhicules connectés – dont la taille de parc devrait continuer d’augmenter de 12 % par an –, l’homogénéisation croissante de l’ensemble des formats de données et le développement de data marketplaces qui devraient faciliter le stockage, l’accès et la monétisation des données.

Le cabinet d’étude prend l’exemple de la place de marché israélienne Otonomo, plateforme recevant chaque jour plus de 4 milliards de données issues de 50 millions de véhicules connectés grâce à des partenariats noués avec 23 constructeurs. La centralisation, le traitement et la mise à disposition de ces données homogénéisées auprès d’un portefeuille de clients facilitent et accélèrent le développement de nouvelles applications.

Un marché estimé entre 250 et 400 milliards de dollars à horizon 2030

Au global, le marché mondial de la donnée automobile pourrait atteindre entre 250 et 400 milliards de dollars à horizon 2030 grâce à la croissance du volume de données générées, malgré une baisse progressive de la valeur unitaire de la donnée (- 5 % par an). Pour les acteurs de ce marché, le principal défi réside dans la sécurité des données. La deuxième priorité est la capacité à développer et à déployer rapidement des applications répondant aux besoins des utilisateurs, ce qui est déterminant dans un marché où le premier rentrant dispose d’un avantage compétitif majeur. La flexibilité de l’offre et la capacité à innover constitueront des facteurs distinctifs entre concurrents, déterminant ainsi leur positionnement sur le marché.

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