Sur le papier, les principales franchises de la réparation vitrage sont toutes équipées d’outils de calibrage des systèmes aides à la conduite (Adas). Dans les faits, nombreuses sont celles à ne pas effectuer ces réglages. Le constat est encore pire dans les carrosseries, dotées ou non d’équipements. Avec ses camions mobiles, Digital Car propose de réaliser l’opération directement dans l’atelier. Et de faire de la prévention.
[Article (version raccourcie) issu du magazine Décision Atelier n°188, paru en mars 2024.]
En partant du Sud-ouest avant de remonter dans le reste de la France, Jean-Christophe Canavesio est parvenu à recruter des techniciens compétents pour faire tourner ses camionnettes sur tout le territoire. Ils sont aujourd’hui vingt-cinq, avec l’ambition d’être dix de plus d’ici la fin de l’année. Ils se déplacent généralement chez des indépendants ou des franchisés d’enseignes reconnues de la réparation vitrage comme de la carrosserie. Le constat fait par ces professionnels du calibrage est pourtant inquiétant. « Nous remarquons qu’il existe beaucoup d’ateliers qui ne réalisent pas ce réglage ou pire encore, qui le facturent sans l’avoir fait », s’étrangle le directeur de Digital Car.
Prendre conscience de l’importance du calibrage
Il condamne également le fait que les experts envoyés par les assurances ne prennent pas toujours le temps de vérifier que ces opérations ont bien été réalisées. Alors même qu’un simple rapport devrait être systématiquement livré après chaque remplacement du pare-brise ou modification de certaines pièces de carrosserie. Il convient de rappeler que le calibrage peut prendre entre trente minutes et une heure, en fonction du véhicule. Il représente à la fois une opération gourmande en temps mais également coûteuse pour les assurances, qui imposent pourtant que le calibrage soit réalisé. Un véhicule circulant avec des mauvais réglages obtient des systèmes Adas défaillants. Imaginez une voiture qui active son freinage d’urgence trop tardivement car elle a détecté l’obstacle plus tard qu’elle ne le devrait ?
Entre ce constat et le fait que le réglage des Adas sur le vitrage soit progressivement rentré dans la norme, il semblerait que la carrosserie soit le domaine où le calibrage peine encore à être systématique. « Il y a clairement un problème dans les mentalités, avec certains réparateurs qui me disent qu’ils n’ont pas touché à la caméra et qu’il n’y a donc pas nécessité de la calibrer », alerte Jean-Christophe Canavesio, qui commence à se lasser de faire de la prévention à des sourdes oreilles.
L’installation dans un atelier du système de calibration représente un important investissement d’environ 15 000 à 20 000 euros. Certains garages ne peuvent pas se le permettre au vu du faible volume de véhicules équipés d’Adas qu’ils peuvent être amenés à traiter. « C’est bien pour ça qu’on existe, rappelle le patron de Digital Car, afin de leur proposer une solution qui n’implique aucun déplacement dans un garage tiers. »
De nouveaux services complémentaires
Il faut généralement compter entre 48 et 72 heures pour chaque déplacement. Pour des véhicules bloqués depuis plusieurs semaines ; et comparé au temps perdu à les emmener dans un atelier constructeur équipé, l’opération est souvent avantageuse. Avec des partenaires ou clients réguliers comme le réseau de carrossiers Axial et les franchises Ouiglass et A+ Glass, Digital Car continue étonnamment de travailler avec des ateliers équipés en outils de calibrage. « Il faut savoir que les systèmes ne couvrent pas forcément tous les véhicules », précise Jean-Christophe Canavesio. « De grosses carrosseries équipées pour les Adas continuent de nous appeler, promet ce passionné, nous pouvons être plus performants, mieux équipés et nous avons surtout l’expertise permettant de trouver des solutions souvent plus rapidement. »
Des tarifs en constante baisse
L’entreprise paloise commence à se déployer sérieusement à travers l’Hexagone. Malgré l’augmentation des coûts du carburant, elle présente d’ailleurs des tarifs constamment à la baisse depuis cinq ans. Une logique justifiée : « Plus nous avons de clients, plus nous pouvons grouper nos interventions et donc réduire nos dépenses par opération. »
Sur de plus en plus de véhicules récents, toucher aux systèmes Adas ou à un calculateur équipé d’une intelligence implique d’intervenir sur les calculateurs et donc de procéder à un codage. En plus de la compétence technique, cela implique surtout d’avoir accès à l’ordinateur de bord de la voiture, protégée par des passerelles de sécurité Gateway. Cette programmation ne peut se faire sans passer par le logiciel constructeur, qui transite par un accès payant sous forme de jetons. « Cela devient courant, même pour remplacer une optique, constate Jean-Christophe Canavesio, nous avons donc dû développer cette activité et il nous arrive de débloquer diverses situations chez les réparateurs. » Un service complémentaire, car il ne serait évidemment pas rentable de se déplacer pour ce seul codage. Digital Car a trouvé son modèle économique et compte bien continuer de se battre pour imposer le calibrage systématique des Adas. Il ne faudrait pas attendre un accident mortel pour en prendre conscience.