Bpifrance est le plus gros soutien financier aux start-up françaises spécialisées dans les transports.
© Alice Dardun
Avec Via ID, le syndicat Mobilians s’est associé avec le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, pour présenter la première édition de l'Observatoire des start-up françaises de la mobilité. L’occasion de constater, données à l’appui, qu’il s’agit des rares secteurs affichant une croissance soutenue en 2023.
« En plus d’être ma passion, le monde des transports est essentiel à la vie des gens, c’est ce qui change leur vie au quotidien », commence par introduire le député Jean-Marc Zulesi (Renaissance), président de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire à l’Assemblée nationale. Le discours prend place dans la capitale, au sein du Hub de la Bpifrance. Cette banque publique d'investissement française est reconnue pour son soutien aux start-up de la mobilité, qu’elle soutient financièrement lorsque des projets encourageants lui sont présentés. À Paris, incubateurs, syndicats et politiques sont réunis à l’occasion de la première édition de l'Observatoire des start-up françaises de la mobilité, présentée par l’accélérateur de business Via ID, le syndicat Mobilians et le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger.
1,9 milliard d’euros levés par les start-ups des transports
Après que Jean-Marc Zulesi ait confirmé l’amour des Français « pour la bagnole », qui est parfois considérée « comme un membre de la famille » et qu’il « ne faut pas stigmatiser cela même s’il faudrait trouver des alternatives à la voiture individuelle », le député cède la parole à ceux qui ont mené pendant des semaines une enquête sur les levées de fonds effectuées par les start-up françaises de la mobilité l’année passée. Si l’objectif initial était de se focaliser sur celles traitant de l’automobile, le choix a rapidement été fait de se concentrer sur le secteur des transports au sens large. L’occasion de constater qu’il s’agit de l’un des rares secteurs affichant, sur ce point, une croissance positive en 2023, avec celui des semi-conducteurs.
Au total, 1,9 milliard d’euros ont été levés par des start-up françaises spécialisées dans la mobilité l’année dernière. Cela représente une augmentation considérable de + 12 % par rapport à 2022. « C’est un secteur dynamique car il représente plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France, et des start-up cherchent des solutions pour réduire cette proportion », tente d’expliquer Julie Sadaka-Entringer, la directrice du pôle solutions de mobilité chez Mobilians. Cela se confirme dans le fait que 73 % des levées de fonds ont eu un lien avec des innovations liées à l’électrification. Une part considérable donc, puisqu’elle n’était que de 32 % en 2021. La France est d’ailleurs le deuxième écosystème européen dans les transports, juste derrière l’incontournable Royaume-Uni, qui enchaîne les levées de fonds dans ce domaine.
Les solutions de recharge électrique ont la cote
Sans grande surprise, les plus gros montants sont levés en Île-de-France. Mais la région Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas en reste puisque c’est là que sont réalisées le plus de levées dans l’Hexagone, loin devant des territoires tels que la Normandie et la Bourgogne-France-Comté. « Le secteur de la mobilité est très prisé des investisseurs. L’essor de l’électrification joue un rôle majeur dans son développement et devrait se poursuivre dans les années à venir. Nous sommes fiers de la création de cet observatoire qui a pour but de devenir un véritable baromètre du secteur de la mobilité en France, et permettra de suivre de près son évolution », ajoute finalement Olivier Hanoulle, Partner Automotive au sein du cabinet Roland Berger.
Au sein du secteur des transports, concentrons-nous maintenant sur celui de la mobilité et des services automobiles. Les start-up concernées ont levé 750 millions d’euros, ce qui représente environ 39,5 % de la somme totale levée l’année dernière dans les transports. Par rapport à 2022, cela représente néanmoins une baisse considérable de - 30 %. Les experts réunis à Paris tiennent pourtant à rassurer leur audience : ces statistiques ne montrent pas forcément un reflux tendanciel des investissements. Autrement dit, les chiffres devraient repartir à la hausse en 2024. Les start-up spécialisées dans la recharge électrique sont celles ayant le vent en poupe et le début d’année leur a d’ailleurs donné de gros espoirs. La première levée de 300 millions d’euros effectuée par Electra, spécialisée dans la recharge rapide, n’a laissé personne indifférent.
