La dette de ZF Friedrichshafen est estimée à plus de 10 milliards d'euros.
© ZF Friedrichshafen AG
Dans un entretien accordé à la presse allemande, le P-DG de l’équipementier ZF Friedrichshafen a annoncé que 12 000 emplois pourraient être supprimés au sein du groupe. Présente dans une quarantaine de pays, l’entreprise compte environ 160 000 salariés.
Entreprise centenaire spécialisée dans l’industrie automobile, ZF Friedrichshafen affiche en 2023 un flux de trésorerie disponible compris entre 1 et 1,5 milliard d'euros. Des finances excellentes sur le papier mais qui ne suffisent pas à cacher une autre réalité : l’équipementier allemand vit sur des dettes colossales depuis de nombreuses années. Déjà en 2016, le bilan positif n’avait pas suffi et la dette avait alors été réduite de seulement 1,6 milliard d’euros. Une somme conséquente qui laisse présager de l’ampleur des remboursements à venir. D’après les médias allemands, la dette totale de ZF Friedrichshafen dépasse les 10 milliards d’euros. En raison de cette situation financière, les rendements de l’équipementier sont immédiatement effacés par l’endettement. Il devient urgent de trouver une solution.
C’est ce qu’a reconnu sans sourciller le P-DG Holger Klein dans une interview accordée au quotidien économique allemand Handelsblatt. « Nous sommes dans une phase de taux d'intérêt élevés et il devient urgent de réduire la dette », explique-t-il en annonçant que les taux d’intérêts vont considérablement augmenter cette année. Autrement dit, ZF Friedrichshafen doit se préparer à rembourser plus d’un demi-milliard d’euros d’ici à décembre. Considérant l’Allemagne comme un pays pas encore entièrement industrialisé, Holger Klein compte bien prendre les mesures nécessaires pour remettre ZF Friedrichshafen dans une situation économique pérenne. Cela passera par des mesures drastiques et notamment par de nombreuses suppressions de postes.
Les sites déficitaires comme première cible du P-DG de ZF
« Si vous n'abordez pas ces questions aujourd'hui, vous faites preuve d'une négligence grave, encore plus en tant que dirigeant d’entreprise, et vous vous précipitez dans le mur à pleine vitesse », tente de justifier Holger Klein. Avec 241 sites de production à travers une quarantaine de pays, ZF Friedrichshafen se présente comme l’un des plus importants équipementiers automobiles au monde. Mais ses quelque 160 000 salariés risquent de pâtir des coûteux investissements réalisés par l’entreprise allemande à travers son Histoire. Ainsi, le P-DG a annoncé qu’environ 12 000 emplois pourraient être supprimés au sein de la structure. Holger Klein s’est néanmoins voulu rassurant. Il pense être en mesure d’éviter une vague de licenciements forcés.
L’objectif est de privilégier des départs anticipés et « socialement responsables » afin d’éviter toute action globale et brutale. Davantage d’emplois pourraient pourtant être supprimés d’ici à la fin de la décennie et une action rapide de réduction des coûts au sein du groupe est présentée comme vitale. Les sites de production déficitaires sont les principales cibles de la direction de ZF Friedrichshafen. Tout comme chez Valeo, l’électrification semble être la cause de ces suppressions d’emplois. Holger Klein penche désormais sur la situation de sa division dédiée aux airbags. « Elle rapporte beaucoup d’argent et son flux de trésorerie est suffisant pour éviter une vente, mais il est nécessaire de la séparer du reste de l’entreprise », souligne-t-il. Les airbags ont l’avantage de ne dépendre d’aucune motorisation et d’encaisser l’électrification sans trop broncher.
