Utiliser de la pièce d’occasion pour fidéliser dans les ateliers de réparation ?

Utiliser de la pièce d’occasion pour fidéliser dans les ateliers de réparation ?

Les assureurs ne jouent pas assez en faveur de la pièce de réemploi, selon une étude menée par Solera dans plusieurs pays européens.

© Maif

Une enquête réalisée par l'institut Censuswide, sur demande du spécialiste Solera, auprès de plusieurs milliers d'automobilistes européens, a conclu que l'utilisation de pièces issues de l'économie circulaire pourrait constituer un moyen efficace de fidéliser une partie de la clientèle des ateliers.

Le décret n°2016-703 du 30 mai 2016 relatif à l'utilisation de pièces de rechange automobiles issues de l'économie circulaire, en vigueur depuis janvier 2017, impose aux réparateurs de proposer systématiquement une pièce issue de l’économie circulaire (PIEC) lors de l’établissement des devis de réparation ou d’entretien. À l’automne dernier, une étude menée par le GIPA et le syndicat Mobilians montrait que les opinions changent sur ces alternatives à la pièce neuve. Elles sont de plus en plus inscrites dans les rapports d’expertise et les professionnels commencent à les utiliser avec moins de réticences.

Les automobilistes concernés par la réparation durable

Mais tout n’est pas encore gagné et c’est ce que tend à démontrer la dernière étude mandatée par le spécialiste Solera à l’institut Censuswide. Un échantillon représentatif de 8 080 automobilistes résidant au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Espagne ont ainsi été interrogés en février dernier sur les options de réparation durables qui leur ont été proposées lors d’un passage en atelier. Le résultat n’est guère satisfaisant, tant du côté des assureurs que des réparateurs. Ainsi, l’enquête montre premièrement que seuls 23 % des conducteurs interrogés ont été informés par leurs assurances des options plus respectueuses de l’environnement possibles pour réparer leur véhicule. La simple possibilité d’opter, au choix, pour de la pièce neuve ou d’occasion n’a été proposée qu’à 32 % des interrogés.

Pièces de réemploi PRE PIEC

Ces faibles proportions semblent montrer, selon l’analyse qui en a été faite par le spécialiste de la gestion du cycle de vie des véhicules Solera, que les professionnels de la réparation passent à côté d’une véritable demande des consommateurs. 59 % de ces derniers déclarent qu’ils opteraient plus facilement pour un garage proposant une « option de réparation durable. » Comprenez ici que le fait d’avoir la possibilité de recourir à des pièces issues de l’économie circulaire encouragerait le bouche-à-oreille en faveur des ateliers. De fait, parmi les 2 011 automobilistes français interrogés par Censuswide, 65 % se disent « réellement préoccupés par l'impact environnemental des réparations et de l'entretien de leur véhicule. »

Assureurs et réparateurs ont un rôle à jouer

La réparation durable est donc présentée comme une « opportunité claire pour les acteurs du secteur », selon les mots de Ling Jao, directrice administrative de Solera. « Il ne s'agit pas uniquement d'une démarche éthique, mais également d'un moyen d'acquérir un avantage concurrentiel pour les assureurs, les garages et les carrossiers. Partout en Europe, les conducteurs privilégient les garages et les carrossiers qui adoptent une approche plus durable », complète-t-elle en guise d’analyse des résultats de l’étude. Reste néanmoins à changer quelques mentalités chez les particuliers, dont une part conséquente (40 %) estime que si le fait de proposer des pièces d’occasion est un moyen pour le réparateur d’économiser de l’argent sur la prestation. 45 % des personnes interrogées estiment d’ailleurs que le recours à une réparation durable conduira à augmenter la facture finale. Alors même que c’est l’inverse.

« Les assureurs et les garages ont donc un rôle clé à jouer en informant leur clientèle des options de réparation écologiques disponibles. En adoptant cette démarche proactive, ils peuvent non seulement fidéliser leur clientèle existante mais également en attirer de nouvelles », promet le directeur général international de Solera, Arnaud Agostini. La réduction des coûts de sinistre ainsi que la diminution de l’empreinte carbone sont autant d’éléments positifs à prendre en compte lors du recours à de la PIEC en lieu et place d’une nouvelle pièce neuve. L’enquête de Solera tend à montrer que les assureurs ont également un rôle clé à jouer pour mieux répondre aux attentes des consommateurs en matière de réparation durable. La balle n’est donc pas que dans le camp des garagistes, qui peuvent quant à eux en tirer profit dans leur réputation.

Etagère pièces mécaniques de rechange automobile

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