Sur le segment des VE, la Chine domine, autant sur le volume des intentions d’achat que sur la popularité des constructeurs, des marques telles que BYD ou Nio étant bien identifiées par les conducteurs du monde entier, notamment les plus jeunes, selon une enquête d’Alix Partners.
La semaine dernière, alors que le salon de l’automobile Auto China se tenait à Pékin, le cabinet de conseil en stratégie international AlixPartners a fait paraître la troisième édition de son étude sur les intentions d’achat de VE. Réalisée auprès de 9 000 personnes établis dans huit pays (dont la France, la Chine et les Etats-Unis) cette dernière a mis en lumière la prépondérance de l’Empire du Milieu sur ce marché du véhicule branché, sur lequel nombre de pays fondent leurs espoirs de réduction des émissions de CO2.
Des automobilistes chinois plus prompts à acheter des VE que ceux européens
Si l’Europe souhaite interdire la vente de véhicules diesel neufs à partir de 2035, l’incitation de se tourner vers des véhicules électriques ne semble pas si évidente pour les rouleurs Européens. Preuve en est l’appétit des consommateurs pour ces voitures à batteries faible et stagnant sur le Vieux Continent (43 % des conducteurs se disent « prêts » à acheter un VE en 2024 vs. 42% en 2021) et aux Etats-Unis (35% en 2021 et 2024) tandis qu’en Chine, ils sont plus de 9 sur 10 (97% vs. 73% en 2019).
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Outre ce potentiel d’acheteurs plus important, la Chine bénéficie également d’une offre en VE à la notoriété grandissante, même au-delà de ses frontières. En France, 57% des répondants envisageant de s’offrir un véhicule électrique connaissent au moins une marque d’origine chinoise (dont 25% BYD, 15% Nio et 13% Leap Motor, en tête) et 70% pensent d’ailleurs succomber pour un modèle chinois. Un chiffre qui monte même à 71% en Allemagne et avoisine les 74 % au sein de la tranche d'âge des Européens de 18 à 35 ans. Un attrait porté en premier lieu par des prix compétitifs des VE chinois sont la porte d’entrée pour attirer les clients.
Une fidélité aux véhicules électriques remise en question par les PHEV
Parallèlement, de nombreux freins à l’achat restent à lever en particulier celui concernant la durée de vie de la batterie d’un VE (40%). Le nombre de points de charge (38%) étroitement lié à l’autonomie (38%) et aux temps de recharge (37%) complètent également le tableau des blocages à l’adoption d’une voiture électrique. Des préoccupations qui poussent bon nombre d’acheteurs potentiels à s’orienter vers des hybrides rechargeables (PHEV). Ainsi, en Europe, 79% de ceux qui envisagent d’acheter un BEV déclarent un intérêt pour ces véhicules hybrides rechargeables, proportion grimpant à 83% Aux Etats-Unis.
Pourtant, comme le souligne Alexandre Marian, Partner et Managing Director chez AlixPartners, « le fait que les véhicules hybrides ne fonctionnent pas autant que prévu avec la traction électrique, contrairement aux attentes, rend la décarbonation de la mobilité plus lente. Cela complique la tâche pour les constructeurs occidentaux, la marge d’erreur étant déjà très faible au vu de la compétitivité des marques chinoises. » Solution intermédiaire au déficit d’infrastructure, les PHEV court-circuitent donc quelque peu le passage aux VE. Néanmoins, lorsque celui-ci a été opéré, il est bien souvent acquis puisque 83% des propriétaires de VE sont « très » ou « modérément » enclins à acquérir un autre véhicule de cette motorisation – un chiffre en augmentation comparé aux 75% de 2021.