Avec la nouvelle augmentation des prix à la pompe, les ménages français sont contraints de limiter leurs déplacements ou de restreindre certaines dépenses annexes. Face à ce constat, l’association « 40 millions d’automobilistes » lance une pétition pour réclamer le retour d’un tarif jugé plus juste.
Un euro et cinquante centimes. C’est le prix au litre de carburant que les automobilistes jugent « juste », selon l’association « 40 millions d’automobilistes ». Celle-ci a donc décidé de publier une pétition en ligne afin « d’inciter les élus parlementaires à prendre à bras-le-corps cette problématique et à faire des propositions législatives concrètes pour réformer le système fiscal des carburants routiers. » Accessible depuis un site internet dédié, la pétition lancée mercredi 10 avril 2024 a déjà réuni de nombreuses signatures de conducteurs inquiets par la perte de leur pouvoir d’achat.
Il convient effectivement de rappeler que les Français consacrent en moyenne 11 % de leurs revenus à leur voiture. Toujours selon les chiffres de l’Insee, cela représente des frais annuels de 1 500 euros dépensés chaque année dans la consommation de carburant. Sur les douze derniers mois, « 40 millions d’automobilistes » constate que le prix au litre de SP95 a augmenté de 32 centimes, quand celui de diesel a grimpé de 21 centimes. L’association a ainsi calculé un surcoût moyen d’un peu plus de 200 euros par an pour les automobilistes français, soit une augmentation de 13,3 %.
Éviter que la voiture individuelle soit réservée à une élite
« Les carburants routiers sont des biens de consommation indispensables dans la vie quotidienne de dizaines de millions de Français, qui ne peuvent se passer de leur véhicule. Presque 2 euros le litre de carburant, ce n’est pas acceptable pour la grande majorité d’entre eux, et ce coût ne doit pas être banalisé », précise dans un communiqué Pierre Chasseray, le délégué général de l’association. Il condamne notamment le fait que les taxes représentent environ 60 % du prix d’un litre de carburant en France. « C’est une asphyxie totale », complète Philippe Nozière, le président.
De fait, entre la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) et la bien connue TVA, la fiscalité pèse lourd sur le pouvoir d’achat des automobilistes. « Il est impératif de réformer en profondeur ce système de taxation, pour que les carburants ne deviennent pas un produit de luxe, et l’usage de la voiture individuelle un privilège réservé à une élite », poursuit Philippe Nozière. À titre d’indication, l’association estime que la TICPE représente actuellement et à elle-seule 0,59 euro du prix au litre de gazole ; et 0,68 euro pour le SP 95. La pétition de « 40 millions d’automobilistes » entend peser pour réformer la fiscalité sur les carburants routiers.