Partenariat Stellantis-Nexus Automotive : le dessous des cartes

Partenariat Stellantis-Nexus Automotive : le dessous des cartes

Gaël Escribe, fondateur et président-directeur général de Nexus, et Sylvie Layec, vice-présidente mondiale des pièces et services chez Stellantis.

Le partenariat sans précédent entre Stellantis et Nexus bouleverse l'industrie de la rechange automobile, transformant les réseaux de distribution mondiaux et favorisant la voie à de nouvelles collaborations stratégiques entre les constructeurs et les opérateurs indépendants.

Début mars, Stellantis et Nexus ont annoncé un partenariat d'envergure mondiale, une première entre un constructeur automobile et un groupement international d'achats et de services regroupant des acteurs indépendants. Bien que la collaboration entre les constructeurs et les réseaux indépendants soit encore taboue en France, elle n'est pas nouvelle. Stellantis est déjà partenaire de Feu Vert et de Point S, animant également le réseau de garagistes Eurorepar Car Service et distribuant des pièces multimarques à tous les ateliers. De son côté, Renault est actionnaire de la plateforme Exadis (adhérent de Nexus), aux côtés de Mobivia, et possède l'enseigne de garage Motrio. Ford travaille avec des plateformes de pièces de rechange indépendantes pour fournir le réseau Motorcraft. BMW collabore avec Alliance Automotive Group pour la distribution de pièces destinées au parc ancien de sa marque.

Cependant, l'accord entre Nexus et Stellantis marque une nouvelle ère. Il témoigne de la volonté des constructeurs de restructurer leurs réseaux de distribution et de services à l'échelle mondiale. Comme l'a démontré Tesla, il n'est plus nécessaire d'avoir un réseau de distribution dense pour vendre des voitures. Ainsi, le maillage de distribution se contracte, ce qui entraîne progressivement une réduction des capacités de service. Les marques se voient donc contraintes de se tourner vers des opérateurs indépendants pour l'entretien, la réparation et la vente de pièces détachées d'origine, une source de revenus importante. C'est d'ailleurs la stratégie adoptée par les nouvelles marques chinoises qui arrivent en Europe sans réseau établi.

Stellantis, apparemment moins hésitant que ses concurrents, a été le premier à conclure ce type de partenariat, mais il ne sera probablement pas le dernier. Cette initiative novatrice pourrait inspirer d'autres groupements internationaux. Ce premier partenariat mondial entre un constructeur et un acteur indépendant a été facilité par la relation entre Gaël Escribe, fondateur et président-directeur général de Nexus, et Sylvie Layec, vice-présidente mondiale des pièces et services chez Stellantis. Cette dernière a travaillé près de deux ans chez Nexus, de 2014 à 2016, avant de rejoindre Stellantis. Leur collaboration remonte à sept ans, de 2008 à 2014, au sein de l'équipementier américain Delphi.

Une collaboration sur sept domaines

Il est important de comprendre que les constructeurs agissent désormais à l'échelle mondiale. La bipolarisation observée sur le marché français de l'aftermarket ne se retrouve pas dans d'autres régions du monde, où des distributeurs indépendants commercialisent déjà des pièces d'origine constructeur. Nexus, avec ses 457 distributeurs implantés dans 147 pays, propose déjà des pièces d'origine. Dans la culture du groupement, il n'y a qu'un seul marché global, favorisant ainsi la coopération.

Nexus a expliqué que sa collaboration structurée avec Stellantis concerne sept domaines opérationnels bénéfiques aux deux parties, sans confusion de rôles. Les deux organisations se réunissent mensuellement pour faire le point sur l'avancement de leurs projets communs. Bien que l'accord soit global, la nature du partenariat peut varier en fonction des régions du monde et des intérêts communs. Par exemple, la collaboration pourrait concerner les marques de distribution maison Drive+ et Eurorepar pour le parc de véhicules plus anciens, dans le but de consolider les volumes pour influencer les conditions. Pour Nexus, le principal avantage de cette collaboration avec Stellantis réside dans la capacité à influer sur les achats. Collaborer dans le même but avec un groupement de distribution indépendant n’est pas envisageable car la concurrence l’emporte sur la complémentarité.

Fournisseur de Stellantis

Une autre synergie possible envisagée est celle où Nexus fournirait en pièces d'équipementiers l'offre 360 de Stellantis en dépannage rapide. Cette entre-aide est déjà effective au Portugal, améliorant ainsi le niveau de service de Stellantis. Dans le cadre de ce partenariat, Nexus pourra également acheter directement des pièces d'origine à des conditions avantageuses auprès des distributeurs Stellantis, notamment aux États-Unis avec la marque Chrysler. Des synergies sont également envisageables au niveau des ateliers des deux organisations, Nexus Auto et Eurorepar Car Services. Tout reste ouvert même si l’heure reste à l’apprentissage de cette collaboration.

Nous vous recommandons

Atelio Chiffrage offre désormais la possibilité de commander sur Mapiecedoccase

Atelio Chiffrage offre désormais la possibilité de commander sur Mapiecedoccase

C’est une nouveauté qui devrait considérablement faciliter le travail des réparateurs. Le logiciel Atelio Chiffrage propose depuis peu de commander des pièces détachées automobiles directement sur le site spécialisé dans les...

29/04/2024 | Global PREMapiècedoccase
Renault mise sur l’Espagne pour ses logiciels d’aides à la conduite

Renault mise sur l’Espagne pour ses logiciels d’aides à la conduite

La gamme filtration OPTIMAL de LKQ - Van Heck Interpièces France

Publi-redactionnel

La gamme filtration OPTIMAL de LKQ - Van Heck Interpièces France

Quelles sont les cinq voitures de collection les plus recherchées en 2024 ?

Quelles sont les cinq voitures de collection les plus recherchées en 2024 ?

Plus d'articles