Stellantis et Mercedes sur le point d’obtenir un important crédit bancaire pour leurs gigafactories

850 millions d’euros. C’est le montant qui avait été investi pour permettre à Automotive Cell Company (ACC) de sortir de terre sa première gigafactory de production de batteries pour véhicules électriques. L’usine de la coentreprise fondée par Stellantis, Mercedes-Benz et Saft, filiale de TotalEnergies, a vu le jour en mai dernier avec l’ambition claire de détacher ces entreprises européennes de l’hégémonie asiatique en matière de batteries électriques. ACC dispose déjà d’un centre de recherche et développement opérationnel depuis 2020 à Bruges (Gironde) et d’une usine pilote à Nersac (Nouvelle-Aquitaine). Mais c’est la production qui tend à être intensifiée.

Cette usine, implantée à Billy-Berclau/Douvrin, dans les Hauts-de-France, n’est que la première partie de la feuille de route adoptée par la coentreprise. De sa création jusqu’au printemps dernier, elle avait fait l’objet de 7,3 milliards d’euros d’investissement, dont 1,283 milliard de fonds publics. Une somme aujourd’hui insuffisante. Dans un article publié début février, le média spécialisé dans les questions financières Bloomberg a annoncé qu’Automotive Cell Company était sur le point d’obtenir un très important prêt bancaire.

Un accord avec les banques est sur le point d'être finalisé

Une source anonyme, proche du dossier, a confié aux deux journalistes du titre qu’environ 4,4 milliards d’euros seraient sur le point d’être envoyés sur les comptes de la coentreprise. L’annonce officielle devrait même être faite dans « les prochains jours », dans le cas où l’accord avec « une série de banques », dont la BNP Paribas, serait conclu. « Ce qui n’est pas certain », précise également l’article. La Banque publique d'investissement (Bpi France) figurerait également parmi les créanciers. Dans le cas où tout se passerait bien, l’argent servirait à accroître les activités de la gigafactory française mais également à concevoir des sites similaires à Kaiserslautern (Allemagne) et à Termoli (Italie). Toujours dans le but d’augmenter la productivité et de fournir un maximum de véhicules électriques.

La source anonyme, visiblement très bien renseignée, précise également que Stellantis et Mercedes-Benz songeraient à augmenter leur mainmise sur ACC, en rachetant probablement une partie des parts de Saft. Les constructeurs automobiles européens ne cessent de vouloir se défaire de l’emprise asiatique, chinoise en particulier. Une guerre économique et technologique n’échappant pas aux groupes Volkswagen et BMW, qui se sont quant à eux tournés vers le développeur suédois Northvolt, fondé par des anciens cadres de Tesla et étroit collaborateur de Volvo. Stellantis et Mercedes-Benz ont préféré travailler main dans la main pour assurer une production dont ils maîtrisent tous les aspects. Reste à savoir pour combien de temps TotalEnergies aura son mot à dire dans ces opérations.