La Refactory de Renault à Flins (Yvelines) devra prochainement être en mesure de reconditionner 3 000 pièces de la chaîne de traction électrique des véhicules à batteries.
© Renault Group
Avec son entreprise « The Future is Neutral » créée à l’initiative de Renault Group, le constructeur souhaitait concrétiser son engagement en faveur de l’économie circulaire. Un an et demi plus tard, la marque au losange annonce une nouvelle gamme de produits reconditionnés dédiés à l’électrique.
Luca de Meo parlait en octobre 2022 du franchissement d’une « étape supplémentaire de notre engagement historique dans l’économie circulaire. » Le CEO de Renault Group annonçait fièrement la création d’une nouvelle entité entièrement dédiée à l’économie circulaire. Celle-ci porte le nom de « The Future is Neutral » et rassemble l’ensemble des moyens mis en place par le constructeur français en faveur du recyclage dans le secteur automobile. Le cycle de vie des voitures est un sujet crucial depuis toujours et il l’est d’autant plus avec l’essor des modèles électriques. C’est pourquoi la nouvelle entreprise ambitionnait dès sa création de devenir un leader européen du recyclage des batteries en boucle fermée. La vitesse supérieure semble avoir été passée en cette fin mars 2024, avec l’annonce d’une « accélération » dans le reconditionnement des pièces électriques.
Donner le choix de la pièce aux propriétaires d’un véhicule électrique
Sous la direction de Renault, « The Future is Neutral » lance donc une nouvelle gamme de produits dédiés à l’électrique : à savoir le moteur électrique, l’électronique de puissance et la fameuse batterie. L’initiative est présentée comme une première européenne puisque les clients possédant d’ores et déjà un véhicule électrique auront désormais le choix de se tourner vers des produits reconditionnés en lieu et place des pièces neuves d’origine. Cela permet des économies pouvant aller jusqu’à 30 % du prix, mais aussi de limiter l’impact carbone d’un tel achat. À noter également que Renault Group parle ici de « pièces reconditionnées » et pas de pièces remanufacturées, comme il est coutume de l’entendre au sujet des produits mécaniques dans l’automobile traditionnelle. Un choix qui se justifie sûrement par la popularité du reconditionnement pour ce qui est des appareils électroniques, téléphones mobiles en tête.
Les constructeurs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’économie circulaire. La division Sustainera de Stellantis a ainsi pour objectif de générer un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros en 2030. Cela passe par la remise à neuf des pièces, ce qu’on appelle le remanufacturing, ainsi que par des accords pour le recyclage des batteries électriques en Europe et en Amérique du Nord. Renault fait le choix de ne pas sous-traiter ces opérations. Dans les faits, cette offre en après-vente va permettre d’étendre son offre de reconditionnement au moteur électrique (Zoé, Twingo E-Tech, Kangoo E-Tech et Master E-Tech) ; à l’électronique de puissance (Zoé et Kangoo E-Tech) ainsi qu’à la batterie de traction (Zoé, Twingo E-Tech et Mégane E-Tech). L’usine Refactory de Flins-sur-Seine (Yvelines) devra être en mesure de produire plus de 3 000 de ces pièces dès cette année.
Quatre pôles Renault en faveur de l’économie circulaire
Le reconditionnement de la quasi-totalité de la chaîne de traction électrique est désormais réalisable par « The Future is Neutral ». En matière d’économie circulaire, Renault ne souhaite pas concentrer uniquement ses efforts sur la réparation et le recyclage. Trois autres pôles complémentaires viennent s’ajouter à cette activité industrielle. Il y a premièrement le Re-trofit – reconditionnement des véhicules d’occasion, rétrofit des utilitaires, etc. –, le Re-energy – pour la production, le stockage et la gestion des énergies vertes –, et enfin le Re-start – pour accompagner et structurer la filière de l’économie circulaire. Actif depuis 1949 dans le remanufacturing des moteurs thermiques, Renault ambitionne aujourd’hui d’incorporer 33 % de matières issues de l’économie circulaire dans ses véhicules neufs d’ici à 2030. Pas moins de 2 000 emplois sont dédiés à ce projet.
